A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/innovation-les-dsi-europeens-condamnes-a-l-arriere-garde-39794524.htm
Décisions IT : Pour avoir du budget
IT, mieux vaut a priori, selon le baromètre CSC 2013, être DSI en Asie
ou Amérique du Sud, plutôt qu’en Europe. Pour autant le DSI européen
est-il condamné à compter ses sous et à administrer le legacy sans
innover ? Témoignages des DSI d'Essilor, La Poste et TDF.
Selon le baromètre CIO 2013 de CSC,
il n’y a pas photo : l’Asie, l’Amérique du Nord et le Brésil forment
l’avant-garde en matière d’investissement IT, en mettant fortement
l’accès sur les thèmes majeurs que sont la cybersécurité, le Cloud et le Big Data.
Quant à l’Europe et l’Australie, les voilà reléguées à l’arrière-garde, et les DSI des entreprises concernées ainsi condamnés au fond de la classe. Ou pire, à la petite place, frileuse, à coté du radiateur. Tant pis pour eux. Fallait innover. Et signer plus de chèques.
« En France, la culture est un peu conservatrice »
Mais que ces acteurs européens fassent, comparativement, état de moins de développements « significatifs » dans des domaines comme le Big Data ou le Cloud, et dont en outre les budgets stagnent, doit-il être interprété comme un manque d’innovation ?
Les capacités d’innovation sont là, les moyens aussi. Resterait cependant un frein culturel vis-à-vis du numérique. « En France, la culture est un peu conservatrice et un peu trop conceptuelle » commente Yves Caseau, directeur de la prospective chez Bouygues Telecom.
Et pour ce dernier, le blocage se situerait d’abord sur le plan de la gouvernance :
« Les entreprises qui innovent sont celles au sein desquelles on laisse les gens qui expérimentent, dans le marketing, la pub, n’importe quoi, une autonomie pour justement explorer des choses nouvelles. Et l’Europe est à la traîne en termes d’autonomie accordée sur le terrain. »
« Etre très agile, très flexible pour pouvoir pousser ce qui marche »
Sur le plan de la perception, si les pays des économies émergentes peuvent donner l’image d’un plus grand dynamisme en matière de numérique et de systèmes d’information, c’est aussi car, contrairement au Vieux Continent, ils n’ont pas à gérer un existant aussi important.
Et l’état d’esprit, dans cette démarche, est un peu différent : « expérimentation, mesure des résultats ultérieurement, être très agile, très flexible pour pouvoir pousser ce qui marche et retirer très vite ce qui ne fonctionne pas » précise le DSI d’Essilor.
Quant à l’Europe et l’Australie, les voilà reléguées à l’arrière-garde, et les DSI des entreprises concernées ainsi condamnés au fond de la classe. Ou pire, à la petite place, frileuse, à coté du radiateur. Tant pis pour eux. Fallait innover. Et signer plus de chèques.
« En France, la culture est un peu conservatrice »
Mais que ces acteurs européens fassent, comparativement, état de moins de développements « significatifs » dans des domaines comme le Big Data ou le Cloud, et dont en outre les budgets stagnent, doit-il être interprété comme un manque d’innovation ?
Pour le DSI d’Essilor, Bernard Duverneuil,
si la réponse est oui, c’est sur le plan de la perception : « Il y a un
pessimisme ambiant en Europe, et en particulier en France, qui biaise
ces résultats. La France a toutes les capacités et les moyens de
rivaliser aujourd’hui sur le terrain technologique. »
Une position partagée par le DSI de l’activité courrier de La Poste, Michel Foulon : « Pour lancer Facteo
[Ndlr : facteurs connectés par smartphones], nous sommes allés voir
Samsung en Corée et ils ont finalement reconnu qu’ils étaient bien plus
en retard que nous. L’investissement était important. Mais ce qu’il faut
encore, pour transformer l’essai, c’est traduire cet investissement sur
le plan business. »Les capacités d’innovation sont là, les moyens aussi. Resterait cependant un frein culturel vis-à-vis du numérique. « En France, la culture est un peu conservatrice et un peu trop conceptuelle » commente Yves Caseau, directeur de la prospective chez Bouygues Telecom.
Et pour ce dernier, le blocage se situerait d’abord sur le plan de la gouvernance :
« Les entreprises qui innovent sont celles au sein desquelles on laisse les gens qui expérimentent, dans le marketing, la pub, n’importe quoi, une autonomie pour justement explorer des choses nouvelles. Et l’Europe est à la traîne en termes d’autonomie accordée sur le terrain. »
« Etre très agile, très flexible pour pouvoir pousser ce qui marche »
Sur le plan de la perception, si les pays des économies émergentes peuvent donner l’image d’un plus grand dynamisme en matière de numérique et de systèmes d’information, c’est aussi car, contrairement au Vieux Continent, ils n’ont pas à gérer un existant aussi important.
Mais Djilali Kies, le DSI de TDF,
l’assure, le legacy n’est pas une barrière insurmontable à
l’innovation, même si les contraintes sont bien réelles. « Nous avons dû
passer par une phase de réduction de coûts. Nous avons fait en sorte
d’optimiser nos coûts pour nous décharger de l’historique afin de
pouvoir investir et être plus productif en termes d’innovation. »
Pour Bernard Duverneuil, conduire une DSI à deux vitesses
est un des enjeux : « Il faut maîtriser les dépenses, réduire les
coûts, trouver des gisements d’optimisation sur nos systèmes classiques
et legacy, mais de manière à dégager des marges de manœuvre sur les
innovations, pas seulement celles de la DSI, mais également des métiers.
»Et l’état d’esprit, dans cette démarche, est un peu différent : « expérimentation, mesure des résultats ultérieurement, être très agile, très flexible pour pouvoir pousser ce qui marche et retirer très vite ce qui ne fonctionne pas » précise le DSI d’Essilor.
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