A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/dsi-l-age-de-l-extinction-39797699.htm
Sommaire : Le nombre d'articles sur la mort du DSI ou de la DSI ne fait qu'augmenter. Faisons le point sur la transformation engagée depuis 2011 avec la maturité du Cloud, des réseaux sociaux et du mobile. Et si finalement il fallait qu'il meure pour mieux renaître de ses cendres?.
Clin d’œil de ciné-fil, le 14 juillet 2012, le jour d "Independance Day" à la française, GreenSI lance un appel pour résister à ces nouveaux envahisseurs des DSI qui remettent en cause son modèle et sa gouvernance (Transformers 4: déjà à l'affiche dans toutes les DSI).
Un an plus tôt, un premier signal d'alerte était donné avec le billet Cloud + Mobilité + Social: l'ère post-PC a commencée.
Pour GreenSI, la résistance a adopter est celle du bambou, et non du celle chêne. Plier sans casser et envoyer ses rhizomes dans les bonnes directions pour occuper de nouveaux territoires.Ceci afin de se transformer en même temps sur 4 fronts, pour absorber les ruptures technologiques que sont le Cloud, le Social et le Mobile, tout en développant de nouvelles compétences et une nouvelle gouvernance du SI.
Voilà que 2014 démarre avec des éléments déchaînés et que labande-annonce de Transformers 4 (qui sortira en Juin) vient d'être présentée cette semaine lors du Super Bowl. Une occasion toute trouvée avec ce billet pour regarder le chemin parcouru depuis 2011 et faire un point sur la situation de la DSI et son avenir.
Transformers 4 : l'âge de l'extinction
Un titre qui ne s'invente pas!
Et qui ne pouvait pas être plus prémonitoire de cette année 2014 pour les DSI. Car il n'y a pas un mois qui passe, sans un article sur la disparition du DSI ou de la DSI.
La résistance aurait donc échoué? Les forces de transformation "extra-DSI" auraient emporté l'organisation et la gouvernance du SI dans la tempête?
Parfois, on se le demande, mais jugez par vous même :
- Novembre 2011 (ZDNet): La DSI condamnée à innover ou disparaître
- Juin 2012 (Le Monde Informatique): L'IT est mort, Vive la BT (étude Forrester)
- Octobre 2012 (ZDNet): Qui sera le chef des Big Data, la DSI ou le Marketing?
- Janvier 2013 (ZDNer): Le DSI est mort... mais il bouge encore
- Avril 2013 (ZDNet): Le Cloud a t'il un coût social pour la DSI?
- Juin 2013 (ZDNet): Faut-il vraiment vouloir la peau du DSI?
- Janvier 2014 (LesEchos - tribune libre): Le DSI est mort, vive le Chief Data Officer
Et ce n'est qu'une sélection... Bon alors, il est mort et encore chaud ce DSI ou ce n'est qu'une illusion collective, orchestrée par les consultants en organisation et autres vendeurs de changement ?
Entreprise numérique = Data + Relations Numériques
Sur le diagnostic,Cloud (etData dans le Cloud),Mobile etSocial, la période a montré que ce n'était pas une mode mais bien de réelles forces externes sur la façon de gérer l'information.
Et même mieux, Gartner a montré que ces forces formaient un "Nexus" convergent ("nexus of forces") et qu'elles se renforçaient l'une l'autre.
Le Mobile est boosté par les données dans le Cloud devenues accessibles, là où les infrastructures SI internes sont freinées par les règles de sécurité. Le Social dans le Cloud est la règle, avec du SaaS ou directement des applications construites sur réseaux sociaux. Le Social démultiplie la Data, et les objets connectés (qui seront sociaux et beaucoup plus nombreux que les humains) vont amplifier ce phénomène, etc...
Aujourd'hui l'interdépendance entre la stratégie technique et la stratégie d'entreprise, le fameux "alignement stratégique du SI" est une obligation. Mais sans rigidifier l'entreprise qui doit rester agile. On comprend que les deux se gèrent donc en même temps.
La transformation de la DSI, n'est qu'un aspect de la transformation numérique de l'entreprise. La sempiternelle question du DSI siégeant au Comité Exécutif de l'entreprise, qui a animé les débats des dernières années est donc tranchée. Pour réussir la transformation numérique de l'entreprise, soit le DSI y rentre, soit on le remplace par un patron déjà au COMEX.
Et ce n'est pas que dans les entreprises.
Dans le public aussi la transformation numérique est en marche, trop lente pour certains, mais elle n'est plus discutée. LeConseil National du Numérique fait ses recommandations au plus haut de l’État. Les Ministres se bousculent dans les salons technologiques pour y parler sécurité, startup et innovation. Même dans l'éducation nationale on redouble d'efforts, avec le Plan Numérique pour l’École et la FUN (France Université Numérique) qui se lance dans les cours en ligne (le MOOC à la française), c'est dire.
Une transformation qui englobe tous les produits et services de l'entreprise ou des collectivités locales et qui conduit jusqu'aux clients ou aux citoyens, quand ces derniers se sont eux mêmes connectés.
D'où l'arrivée sur le devant de la scène de la transformation, d'un nouvel acteur, souvent inconnu de la DSI, le Marketing. Ce département qui est justement en charge de définir le "go to market", c'est à dire quels marchés cibler et comment l'entreprise les atteint. Et qui explique certainement le nombre important d'articles qui commencent à traiter de la relation entre le Marketing et la DSI.
Marketing & DSI, des trajectoires convergentes pour l'innovation
Mais il se trouve que le Marketing est lui même aussi fortement impacté par cette transformation numérique de l'entreprise.
Car, quand il s'agissait de juste montrer du doigt les "masses" à viser dans les marchés cibles, maintenant, dans un monde numérique, c'est la personnalisation qui compte. Remplacer une division de blindés habituée à arroser de courriers et d'emails, par des snipeurs infiltrés dans les réseaux sociaux et sur les sites de e-commerce, n'est pas une mince affaire. Surtout, que les équipes clientèles de l'entreprise, sont elles aussi en première ligne au contact avec les clients, que ce soit en SAV ou en commercial. Attention aux balles perdues...
Les entreprises ayant un peu trop segmenté leurs fonctions communication, marketing, commerciale et clientèle pourraient vivre une période intéressante de "cacophonie numérique" vers les clients.
Et puis le marketing avait pris l'habitude de tout sous-traiter, a des agences qui regroupent tous les métiers pour capturer le maximum de budget et proposer des approches globales. Une stratégie de sourcing qui a atteint sa limite quand on parle de la transformation de l'entreprise. Car l'agenda des agences (protéger ses marges), n'est pas aligné avec celui de l'entreprise (se transformer). Et le contrat (quand il y en a) est un faible outil d'alignement stratégique. Comme on dit, quand on écrit un contrat c'est en pensant au divorce, il est peut-être temps de ressortir les contrats...
Ce qui compte désormais, c'est donc l'usage de la technologie.
Et pour améliorer cet usage, une grande place est faite à l'innovation et à l'expérience utilisateur. Et pour appuyer cette idée, je citerai le nouveau patron de Microsoft, Satya Nadella, qui dans son mémo aux salariés pour sa prise de poste cette semaine, déclare,“Our industry does not respect tradition - it only respectsinnovation”.
Toute la DSI est concernée par ce message et ce n'est pas un hasard, car Microsoft partenaire historique du DSI, est aussi engagé dans la même transformation.
D’où les appels réguliers de GreenSI sur la DSI condamnée à innover et l'ouverture de son ecosystème pour adopter l'open innovation.
Tout ce qui est numérique sera raccordé au SI (Règle GreenSI #4), pas nécessairement avec le réseau de la DSI, et échangera de l'information. Donc une amplification des relations numériques de l'entreprise avec ses clients et partenaires. Au départ avec les données du SI mais très vite avec les données externes (réseaux sociaux, open data, objets connectés,...) , dont la croissance amène vite a la notion de "big data".
Mais il faudra bien résoudre l'équation de la relation DSI-Marketing. Car la DSI ne dirige pas l'innovation, elle la co-créé avec les métiers... et avec les clients et citoyens. Une chasse gardée historique du marketing, où elle n'est pas toujours la bienvenue. Et le niveau de compréhension du numérique n'est pas toujours très développé si peu au marketing ont été recrutés pour cela.
De même pour les données, anciennement "Business Intelligence" territoire historique du marketing. Car 2014 sera aussi l’année de la Data, voire du big data pour certains. Encoreun domaine où il faudra (re)préciser que le SI doit jouer un rôle clef pour capturer et organiser les données, et le marketing ou les métiers, pour les analyser. Ces données devront dépasser le simple usage de ciblage et permettre de fabriquer des modèlesqui enrichiront les applications métiers et la prise de décision en temps réel dans la relation clients ou le pilotage.
Donc fini les échanges de fichiers Excel avec les agences si c'est encore le cas. Si la data est l'or noir du 21em siècle, il est temps de l'organiser, de l'analyser et d'en maîtriser sa diffusion.Bienvenue dans le monde des API et de l'Open Data. Les SI sont des plateformes et Internet la plus grande d'entre elles.
Le focus de la DSI évolue donc vers la Data pour développer la capacité de l'entreprise a être plus "intelligente", smart diront les anglophones. C'est le nouveau territoire à organiser. Les géants du web l'on bien compris.
Celui de la circulation de l'information, sur une infrastructure devenue une commodité, et finalement retrouver son rôle premier, traiter et faire circuler l’information.
Si la DSI reste sur son territoire traditionnel de support quand ce n'est pas uniquement l'infrastructure, son activité peinera à accompagner la transformation numérique de l'entreprise. La DG se tournera vers d'autres acteurs.
Comme le disait très justement en février 2012, au gala des DSI, Pierre-Noël LUIGGI, PDG fondateur d’OSCAROle leader de la vente de pièces auto par Internet:
"Le DSI doit être un entrepreneur et non un manager. Je souhaite la mort du DSI, et la naissance de celui qui sera un "intra-preneur" pour épauler son dirigeant".
Finalement GreenSI se demande si il ne faudrait pas qu'il meure pour mieux renaître de ses cendres ?
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