L' édito
Great Place to Work européen 2011
Le management à la française est-il has been ?
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - Publié le 30.05.11
De deux choses l’une. Soit le management de chez nous a sacrément du plomb dans l’aile, soit il est le meilleur du monde. Mais il se garde bien de le faire savoir. Qu’est ce qui nous rend si narquois ? Le 9e palmarès des grandes « entreprises européennes où il fait bon travailler »… Il est établi par l’Institut « Great place to work » qui se base sur les commentaires des salariés qui jugent leur propre boîte.
Alors on se précipite sur le classement, pour vérifier les performances de nos champions. Et là, dans ce prix de l’Eurovision des forces vives des entreprises, on encaisse beaucoup plus qu’une déception : de la sidération. Là où on attendait au moins un LVMH, L’Oréal, BNP-Paribas, Canal+ ou autres fantasmes de jeunes diplômés français qui caracolent dans les classements de leurs employeurs idéaux, il n’y a aucun représentant français.
On reprend la liste. On relit, dans l’ordre :
Les 10 multinationales où il fait bon travailler en Europe :
1-Microsoft
2-Amgen
3-Mars
4-Cisco Systems
5-3M
6-NetApp
7-McDonald’s
8-SAS Institute
9-W.L. Gore & Associates
10-Kellog’s
Les dix premières places sont largement trustées par des multinationales américaines. Alors on doute, on se demande. Et on soupçonne.
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Notre management frenchy aurait-il failli ? Dépassé par celui de l’Oncle Sam ? La hiérarchie verticale et française serait-elle en bout de course ? La transversalité serait-elle plus en vogue ? La promotion interne et rapide, à l’américaine, aurait donc pris le pas sur l’ancienneté pépère à l’européenne ?
Et notre recrutement français, arcbouté sur le diplôme, serait-il obsolète, balayé par le recrutement par compétences ? Et que dire de notre sens de la diversité. Un sens si souvent interdit que les discriminés se seraient lassés ?
Mais pourquoi diable, les entreprises hexagonales ne sont pas reconnues comme des great places to work ?
Parce qu’elles sont trop mal notées ? On pourrait le soupçonner. A moins qu’elles n’aient pas postulé… Car ce classement repose sur le volontariat. Pour y figurer, il faut concourir. Et pour les vainqueurs, il y a une rançon logique à payer : une augmentation des candidatures huit fois supérieure aux autres. Du coup, peut-être que les DRH de nos groupes à nous refusent l’obstacle pour éviter la surabondance de CV. Si tel est le cas, il n’est pas sûr que ce soit le bon choix.
A moins qu’ils n’aient d’autres raisons. Parce que l’ambiance en interne est plus proche des mutinés du Bounty que de celle des Teletubbies. Et qu’ils n’ont pas envie de le faire savoir. Qu’ils n’ont pas envie non plus de modifier quoi que ce soit, puisque un chiffre d’affaires ne fonctionne pas au baromètre du bonheur.
Quoi qu’il en soit, une bonne vieille notion pleine de bon sens est en train de gagner du terrain. Y compris chez des chairmans de grandes multinationales. Elle nous dit que des salariés satisfaits travaillent mieux et servent mieux les clients. Qui l’eût cru.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr – 29 mai 2011
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Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr – Mai 2011
En savoir plus
http://www.capital.fr/carriere-management/actualites/les-entreprises-ou-il-est-le-plus-agreable-de-travailler-en-europe-602027
http://www.cadremploi.fr/edito/actu-et-conseils/actualites/l-edito/d/1/le-management-a-la-francaise-est-il-has-been.html#xtor=EPR-235
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