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Par Valérie Talmon, journaliste | 21/03/2014
Certaines jeunes entreprises d'édition « pure player » se lancent dans la rematérialisationavec des offres d'impression à la demande, qui permet également d'assoir l'image de l'éditeur auprès des lecteurs. Offre d'abonnement, achat couplé papier-numérique sont aussi des pistes. Dans certains secteurs, comme celui de la jeunesse, la production d'application est un vecteur de diversification qu'explorent les éditeurs.
Enfin, selon le MOTif, 40 % des éditeurs pure players ont des activités autres que l'édition (création numérique, numérisation, conseil, etc.)
-Autoédition : le numérique permet l'ouverture du marché de l'édition à de nouveaux auteurs. « Mais la place de l'éditeur reste centrale. La disparation de l'éditeur n'est pas pour aujourd'hui, même si le métier évolue », analyse Marie-Christine Roux (MOTif). Pour se distinguer de l'autoédition, les jeunes éditeurs doivent déployer une image de marque forte, et mettre en avant leur professionnalisme notamment via les réseaux sociaux.
-Enrichi : le monde du livre numérique offre de multiples possibilités par rapport au livre « papier ». Environ 50 % des éditeurs produisent des livres enrichis et 40 % des applications. « Mais l'enrichi n'est pas encore rentable et les freins sont nombreux (coût élevé, difficulté de mise en avant, etc.), tempère Marie-Christine Roux. Le secteur de la jeunesse et du parascolaire défrichent de vraies innovations en la matière, vecteur d'interactivité par l'animation, le jeu. En revanche, le numérique offre de réelles opportunités aux éditeurs, comme la possibilité de faire du « digital only » pour les formats courts, ou de réalisation des offres promotionnelles avec ce format. »
-Collaboratif : de jeunes entreprises unissent leur force pour proposer des services innovants en mode collaboratif. C'est le cas par exemple de Kenji, un regroupement de 5 éditeurs pure players de jeunesse (e-toiles éditions, Goodbye Paper, etc.) Le but de cette association : assurer une meilleure visibilité aux publications et gagner en force et cohérence face à leurs clients potentiels (bibliothèque, école, etc.).
-Polyactivité, coédition: du côté des petits éditeurs, face à un modèle économique qui n'est pas encore stabilisé, une solution fréquente pour résister est la polyactivité. Au rayon des pistes à creuser pour les jeunes entreprises, « la coédition pourrait se développer, indique Marie-Christine Roux. Les grandes maisons d'édition peuvent en effet être très intéressées par des savoir-faire bien spécifiques des jeunes maisons d'édition qui sont porteuses d'innovation. »
-Secteurs : si tous les secteurs de l'édition sont concernés par l'arrivée du numérique, certains rayons sont plus ouverts. C'est le cas de l'édition jeunesse et de la bande-dessinée, notamment. Sont aussi bien représentés la littérature contemporaine, le policier, la science-fiction, le parascolaire-formation.
-Diffusion : le secteur reste très concentré, avec 20 % des acteurs publiant de l'eBook concentrant 80 % de la production.
-Digital First : 96 % des pure players déclarent produire des éditions nativement numériques afin de conquérir leur lectorat et de se différencier.
-Format : les formats plébiscités par les éditeurs sont l'ePub2, le Mobi/KF8 et l'ePub3. Côté support, la tablette arrive devant la liseuse et le smartphone et même l'ordinateur « classique ».
Par Valérie Talmon, journaliste | 21/03/2014
Alors que le Salon du Livre ouvre ses portes ce 21 mars, le numérique casse les codes du secteur. Décryptage des tendances.
« 50 nuances d'éditions numériques »… : le titre très inspiré de la dernière étude du MOTif (Observatoire du Livre et de l'Ecrit en Ile-de-France) et du Labo de l'Edition annonce la couleur. Quel avenir pour le monde du livre à l'heure du numérique ? Alors que le marché explose hors de nos frontières, quelle place pour les nouveaux entrants qui s'emparent de cette tendance ? « Le secteur de l'édition est en pleine mutation, avec de nouveaux acteurs proposant des innovations, pose Marie-Christine Roux, responsable du pôle étude du MOTif.Dans notre étude, nous avons recensé une centaine d'éditeurs pure-playerspurement francophones. Ce qui est frappant ? 60 % de leurs créateurs ne viennent pas du monde de l'édition. Les autres, ceux qui viennent du métier du livre, ont pour ambition de faire évoluer leur secteur. De l'autre côté, les grandes maisons d'édition s'y mettent également, avec d'autres moyens financiers bien sûr. »
Esprit Start-up
Premier enseignement de l'étude MOTif/Labo de l'Edition: les barrières à l'entrée sont moins fortes que dans le monde du papier. Sans coût d'impression, de stockage, sans nécessité d'attendre un catalogue très fourni pour se lancer : les atouts sont nombreux pour de jeunes entreprises. Côté financement, 38 % des éditeurs pure players font appel à la subvention(Centre national du livre par exemple.) L'étude révèle également que 16 % des entreprises du secteur font appel au crowdfunding (financement participatif).
Les jeunes entreprises du secteur gardent une taille modeste : 76 % des entreprises ont de 1 à 4 salariés, dont plus de la moitié ont entre 1 à 2 personnes. Autre fait marquant, pour le MOTif : l'esprit clairement start-up qui règne dans ces jeunes maisons d'édition nativement numérique.
Les atouts du numérique sont nombreux, comme par exemple la possibilité des'ouvrir très vite à l'international. La plate-forme de BD Iznéo réalise ainsi 20 % de son CA à l'international.
Les atouts du numérique sont nombreux, comme par exemple la possibilité des'ouvrir très vite à l'international. La plate-forme de BD Iznéo réalise ainsi 20 % de son CA à l'international.
Les freins
Mais alors que le marché anglo-saxon du livre numérique est en plein développement, la France reste encore en retrait. Les freins évoqués par les professionnels ? Le faible développement des usages de lecture numérique arrive en tête, suivi par la faiblesse de relai média et l'attente de la gratuité. Le problème de l'image est crucial : face au flou instauré par l'autoédition et les livres publiés à compte d'auteurs, nombreux sont encore ceux qui assimilent édition de livre numérique avec qualité moindre. Sans oublier la concentration des canaux de vente (Amazon et Apple en tête).
Nouveaux modèles économiques
Pour y faire face, les jeunes entreprises testent de nouveaux modèles économiques, comme le montre l'exemple de la start-up Librinova, une boîte à outil de l'édition plutôt qu'une maison d'édition, comme nous l'ont confié ses créatrices, Charlotte Allibert et Laure Prételat.
LIBRINOVA, LA BOÎTE À OUTIL DE L'ÉDITION NUMÉRIQUE
Certaines jeunes entreprises d'édition « pure player » se lancent dans la rematérialisationavec des offres d'impression à la demande, qui permet également d'assoir l'image de l'éditeur auprès des lecteurs. Offre d'abonnement, achat couplé papier-numérique sont aussi des pistes. Dans certains secteurs, comme celui de la jeunesse, la production d'application est un vecteur de diversification qu'explorent les éditeurs.
Enfin, selon le MOTif, 40 % des éditeurs pure players ont des activités autres que l'édition (création numérique, numérisation, conseil, etc.)
Le point sur le secteur en 9 mots-clés :
-Autoédition : le numérique permet l'ouverture du marché de l'édition à de nouveaux auteurs. « Mais la place de l'éditeur reste centrale. La disparation de l'éditeur n'est pas pour aujourd'hui, même si le métier évolue », analyse Marie-Christine Roux (MOTif). Pour se distinguer de l'autoédition, les jeunes éditeurs doivent déployer une image de marque forte, et mettre en avant leur professionnalisme notamment via les réseaux sociaux.
-Enrichi : le monde du livre numérique offre de multiples possibilités par rapport au livre « papier ». Environ 50 % des éditeurs produisent des livres enrichis et 40 % des applications. « Mais l'enrichi n'est pas encore rentable et les freins sont nombreux (coût élevé, difficulté de mise en avant, etc.), tempère Marie-Christine Roux. Le secteur de la jeunesse et du parascolaire défrichent de vraies innovations en la matière, vecteur d'interactivité par l'animation, le jeu. En revanche, le numérique offre de réelles opportunités aux éditeurs, comme la possibilité de faire du « digital only » pour les formats courts, ou de réalisation des offres promotionnelles avec ce format. »
-Chiffre d'affaires : même si on manque de données précises tant les résultats sont variables d'un secteur de l'édition à l'autre, le numérique représente environ 3 % du chiffre d'affaires global du secteur. En 2012, 58 % des éditeurs du numériques déclaraient un CA inférieur à 50.000 euros. « Le marché est donc émergent et non consolidé », analyse le MOTif.
Chiffres-clés
-Selon l'étude 2014 de KPMG, les éditeurs prévoient que la part de marché du numérique sera de plus de 15 % à l'horizon 2020.
Pour les plus petites maisons d'édition (chiffre d'affaire inférieur à 5 millions d'euros), le montant annuel des ventes numériques est majoritairement compris entre 10.000 et 100.000 euros.
-Selon Xerfi, l'e-book pèse 4,7% du marché français du livre et croît de 20% par an
La vente de livres numériques s'est élevée à 190 millions d'euros en 2013 selon Xerfi. Il gagnera 20% par an jusqu'en 2017, alors que la vente de livres imprimés perdra 1% chaque année.
-Selon l'étude 2014 de KPMG, les éditeurs prévoient que la part de marché du numérique sera de plus de 15 % à l'horizon 2020.
Pour les plus petites maisons d'édition (chiffre d'affaire inférieur à 5 millions d'euros), le montant annuel des ventes numériques est majoritairement compris entre 10.000 et 100.000 euros.
-Selon Xerfi, l'e-book pèse 4,7% du marché français du livre et croît de 20% par an
La vente de livres numériques s'est élevée à 190 millions d'euros en 2013 selon Xerfi. Il gagnera 20% par an jusqu'en 2017, alors que la vente de livres imprimés perdra 1% chaque année.
-Collaboratif : de jeunes entreprises unissent leur force pour proposer des services innovants en mode collaboratif. C'est le cas par exemple de Kenji, un regroupement de 5 éditeurs pure players de jeunesse (e-toiles éditions, Goodbye Paper, etc.) Le but de cette association : assurer une meilleure visibilité aux publications et gagner en force et cohérence face à leurs clients potentiels (bibliothèque, école, etc.).
-Polyactivité, coédition: du côté des petits éditeurs, face à un modèle économique qui n'est pas encore stabilisé, une solution fréquente pour résister est la polyactivité. Au rayon des pistes à creuser pour les jeunes entreprises, « la coédition pourrait se développer, indique Marie-Christine Roux. Les grandes maisons d'édition peuvent en effet être très intéressées par des savoir-faire bien spécifiques des jeunes maisons d'édition qui sont porteuses d'innovation. »
-Secteurs : si tous les secteurs de l'édition sont concernés par l'arrivée du numérique, certains rayons sont plus ouverts. C'est le cas de l'édition jeunesse et de la bande-dessinée, notamment. Sont aussi bien représentés la littérature contemporaine, le policier, la science-fiction, le parascolaire-formation.
-Diffusion : le secteur reste très concentré, avec 20 % des acteurs publiant de l'eBook concentrant 80 % de la production.
-Digital First : 96 % des pure players déclarent produire des éditions nativement numériques afin de conquérir leur lectorat et de se différencier.
-Format : les formats plébiscités par les éditeurs sont l'ePub2, le Mobi/KF8 et l'ePub3. Côté support, la tablette arrive devant la liseuse et le smartphone et même l'ordinateur « classique ».
Retrouvez l'étude complète 50 nuances de numérique
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