jeudi 8 décembre 2011

Sanofi s’interroge sur l’art d’innover dans l’innovation

Le 08 décembre 2011 par Gaëlle Fleitour
viehbacher
© REA
  En pleine tourmente syndicale, Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi a accepté de dresser un premier bilan à mi-chemin de sa réorganisation de R&D. Il mise toujours plus sur l’open innovation et les partenariats avec la recherche publique internationale.
L'Usine Nouvelle - Quel bilan dressez-vous à mi-chemin de votre réorganisation de la R&D de Sanofi ?
Chris Viehbacher - L’évolution de notre modèle de R&D vers un modèle plus ouvert et axé sur l’innovation, allant de la recherche au développement précoce, franchit aujourd’hui une étape importante. Ce modèle, dans le cadre duquel les chercheurs de Sanofi s’associeront de plus en plus avec des équipes externes, permettra de mieux coordonner les activités de R&D et d’accroître leur productivité.
Nous proposons la mise en place de pôles de recherche intégrés - "hubs" -  dans la région de Boston, en Allemagne, en France et en Asie afin d’intégrer les capacités de recherche et de développement précoce à des structures collaboratives hautement innovantes, plus en phase avec la réalité de la science, de la médecine et des besoins non satisfaits des patients.
N’estimez-vous pas être en retard par rapport à vos concurrents qui se sont tournés vers l’open innovation beaucoup plus tôt ?
Sanofi n’est pas la seule entreprise à s’interroger sur l’art d’innover dans l’innovation. En effet, la communauté de recherche internationale, publique comme privée, est en quête de nouveaux modèles pour accroître l’innovation.
Aujourd’hui, quelle est la spécificité de votre modèle de R&D par rapport aux autres big pharma ?
En organisant et consolidant notre structure de R&D par pôles géographiques, nous visons à améliorer la communication entre les équipes, accélérer les processus décisionnels, optimiser les échanges et le brassage d’idées, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation, et renforcer notre aptitude à accélérer la traduction du fruit de nos recherches en applications thérapeutiques et cliniques.
Que pensez-vous de la qualité de votre recherche interne ?
Notre nouvelle approche de R&D doit nous permettre d’explorer la science la plus avancée et de travailler avec les meilleurs chercheurs. Cela exige d’associer à la fois la recherche interne et la recherche externe. Notre engagement profond pour la recherche s'étend au-delà de nos murs. Il inclut des partenariats au sein de réseaux scientifiques et de centres de recherche de premier plan dans chaque pays.
Etait-il indispensable de couper 40% des programmes et de restructurer avec une telle ampleur ?
Sanofi a entamé depuis 2009 un processus dynamique de transformation pour surmonter l’impact de l’arrivée à expiration de plusieurs de ses brevets et le non-remplacement de certains produits avec pour objectif de devenir un leader mondial diversifié de la santé, centré sur les besoins des patients. Nous avons conduit une revue complète et rigoureuse de notre portefeuille de R&D, qui nous a permis de nous focaliser à nouveau sur des projets à forte valeur et de réattribuer nos ressources sur des partenariats externes. Dans le même temps, nous avons signé 61 accords de licence pour enrichir notre portefeuille de R&D. La transformation et la rigueur de notre évaluation de portefeuille nous ont permis de nous focaliser sur les projets les plus prometteurs. Récemment, des demandes d’enregistrement ont été déposées pour 5 nouveaux produits sur les 6 prévues d’ici mars 2012, et 19 lancements de produits devraient avoir lieu entre 2012 et 2015.  Nous devons nous assurer que nos ressources sont allouées à l’exécution de ces programmes.
Propos recueillis par Gaëlle Fleitour
(Interview réalisée par échange électronique)

http://www.usinenouvelle.com/article/sanofi-s-interroge-sur-l-art-d-innover-dans-l-innovation.N164438#xtor=EPR-192

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