La société de consulting et d’ingénierie Avanade vient de publier une
étude, réalisée par Wakefield Research auprès de 605 managers IT et
4000 managers métiers dans 17 pays.
Premier constat: la “
consumérisation IT” est bien un
phénomène largement répandu, sinon identifié. Tous les décideurs en ont
pris conscience, et certains on déjà décidé d’engager des
investissements significatifs en la matière. Mais pas tous…
L’une des premières observations est précisément la différence
d’appréciation qui est portée par les exécutifs et les managers métiers
sur le terrain. Les premiers semblent sous-estimer ou ne pas voir
l’impact de ces nouveaux outils et modes de travail sur les talents. A
l’inverse, chez les utilisateurs, l’utilisation des nouvelles solutions
de
mobilité,
par exemple, est un élément enrichissant, différenciateur. Donc, comme
souvent, payeurs et demandeurs ne sont pas sur la même longuer d’onde…

Etude Consumérisation IT, Avanade / Wakefield Research
«
On constate que les “utilisateurs consommateurs” aimeraient des
tablettes, et souhaiteraient plus de home office, donc des accès réseau
distants mobiles, y compris à leur domicile…», constate Thierry
Cazenave, manager d’Avanade France. Bref, des conditions de travail
accessibles, comme on les voit en boutique ou à la télé…
Les DSI, pour leur part, subissent une pression sur les dépenses et
s’en tiennent souvent aux arguments de la standardisation. Du coup, ils
sont débordés par les demandes d’innovation: «
Il y a désormais un domaine du “géré” et il y a du “non-géré“.»
Autre constat: il existe des
paliers technologiques - parfois créés et entretenus artificiellement: on maintient encore Windows XP, Office 2003. Le
datacenter se virtualise, relativement peu, et ne se transforme pas vraiment.
Du coup, les services extérieurs sont perçus comme une alternative, une
possibilité rapide de répondre au risque de débordement. C’est la notion
de “
workplace as a service” qui point à
l’horizon de la DSI… Toutes les formes de postes de travail deviennent
éligibles: PC portables, clients légers, tablettes, smartphones…
L’étude décrypte pas moins de 6 “mythes” ou contre-vérités
1er mythe:
L’étude montre bien un déplacement très net de l’IT vers cette
‘consumérisation’ -la consommation de services grand public
(standardisation, paiement à l’usage, localisation des data dans le
cloud) - c’est accessible de partout, et on ne se préoccupe plus de
savoir où sont les données.
73% des exécutifs ‘c-level’ voient cela comme une priorité dans
l’entreprise. Et 88% disent que les salariés les utilisent régulièrement
(comme Dropbox, i
Cloud d’
Apple,
etc. ou encore les blogs, wikis, outils communautaires). Tous les
utilisateurs veulent réceptionner leurs emails sur leur smartphone ou
sur une tablette, à la maison ou à l’hôtel - comme au bureau.
De son côté, le DSI pose les objections: notamment celle de la
sécurité du “patrimoine de l’entreprise” (les “
assets“).
Que faut-il gérer? Ne pas gérer? Comment régler le dilemme des
utilisations mixtes - utilisation privée ou personnelle et usage pro?

Etude Consumérisation IT, Avanade / Wakefield Research_2
2è mythe:
On reconnaît le facteur de progrès. Mais force est de poser un arbitrage
entre les usages, entre les utilisateurs, face aux fournisseurs de
services, face à la DSI, la DG, etc.
Ainsi, un fournisseur de services Cloud va pousser vers des infras avec
paiement à l’usage. Or le périphérique en tant que tel n’est qu’un
symptôme : au delà, il y a tout un “
business model” qui interpelle l’entreprise.
Dans ce contexte, aller vers le cloud, est-ce vraiment utile? Est-ce une
fin en soi? De même, le recours à la tablette est-il toujours
pertinent? Pour la production, pour certains métiers, est-ce la
priorité?
3è mythe:
La consumérisation IT devrait permettre d’attirer et fidéliser les
jeunes recrues dans l’entreprise. Or, en réalité sur le terrain, moins
de 32% des dirigeants ont effectivement pris des mesures pour déployer
de nouveaux terminaux plus attractifs.
Pas étonnant, car seulement 20% d’entre eux pensent que le
‘Bring your own device’ intéresse les jeunes!
4è mythe:
Les nouveaux terminaux ne serviraient qu’à lire des emails et
‘browser’sur Facebook. En fait, ils génèrent de nouveaux usages, de
nouvelles pratiques et s’immiscent de plus en plus dans les
ERP et les applications métiers.
5è mythe:
La consumérisation IT devrait tout à Apple. Pas sûr, car même si l’
iPhone
et l’iPad font figure de référence in, il existe des alternatives,
notamment les systèmes sous Android, les plus vendus en plus grand
nombre, en réalité.
6è mythe:
les systèmes grand public avec leur sécurité intrinsèque seraient
suffisamment sûrs pour être utilisés en entreprise. Faux! car la
majorité des entreprises reconnaissent avoir subi au moins une faille…
Bref, “consumériser”, oui, mais pas en succombant à la mode, ni à toutes les sollicitations.
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Android ou Apple? Quel budget?
L’étude contate que les terminaux personnels les plus utilisés dans
les entreprises sont, en priorité, les smartphones sous Android, les
BlackBerry de Research in Motion (RIM) suivis des smartphones et
tablettes d’Apple. Concernant les services, si la gestion de courriel
reste la priorité, l’utilisation d’applications métiers monte en
puissance. Les applications les plus demandées sont les outils de
gestion de la relation client (pour 45 % des répondants), les solutions
de gestion du temps de travail et des dépenses (44 %) et, enfin, les
progiciels intégrés de gestion ou ERP (38 %).
25 % de budget informatique alloué à la maîtrise de la consumérisation IT

Etude Consumérisation IT: les 3 terminaux les plus prisés
En moyenne, les entreprises concernées par ce sondage déclarent
consacrer 25 % de leur budget informatique à la maîtrise de la
consumérisation de l’IT. Par ailleurs, 60 % d’entre elles affirment
adapter leur
infrastructure informatique « pour accueillir les technologies personnelles de leurs employés.»
L’heure n’est plus à l’interdiction des technologies informatiques
personnelles dans l’entreprise. «Au contraire, conclut Régis Ravant,
les DSI et les départements informatiques progressistes facilitent
l’utilisation de ces appareils, applications et services », considérés
comme une opportunité pour les entreprises, comme pour leurs
collaborateurs
(source: Silicon.fr / A.B.)
http://dsi.silicon.fr/nouveautes/etude-que-retenir-de-la-consumerisation-it-2116