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Promouvoir l'innovation en Europe
DR
L’association des sociétés de conseil en innovation Ascofi-Unatrantec
présente cinq recommandations pour la promotion de l’innovation
européenne.
L’
Union européenne consacre à la recherche et
développement 2 % de son PIB alors que les Etats-Unis et le Japon
consacrent respectivement 2,8 et 3,4 % de leur PIB. Pour éviter à
l’Europe de perdre du terrain, l'Union européenne s'est fixée comme
objectif, dans le contexte de la stratégie
Europe 2020,
d'accroître les dépenses de R&D en les portant à 3 % du PIB d'ici à
2020. La recherche et l'innovation sont donc des enjeux déterminants
pour progresser dans la réalisation des objectifs de la stratégie
Européenne, à savoir une croissance intelligente, durable et inclusive.
Pour assurer ce défi, le nouveau programme-cadre de l’Union européenne
Horizon 2020
muni d’un budget global de 87 milliards d’euros sera conçu de manière à
mieux intégrer la recherche et l’innovation. La Commission propose
d’organiser ce programme-cadre autour de trois priorités :
-
L’excellence scientifique a pour but d’élever le niveau d’excellence de la base scientifique européenne ;
-
La primauté industrielle résulte de l’intégration de l’innovation dans
Horizon 2020 et vise à améliorer la compétitivité européenne ;
-
Les défis sociétaux favorisent une nouvelle approche, centrée sur la réponse aux grands défis et non plus sur des secteurs.
Il apparait essentiel afin d’atteindre ces objectifs ambitieux de tirer
les enseignements du programme cadre précédent et d’optimiser la mise
en
œuvre d’Horizon 2020.
Cinq recommandations
Dans ce contexte, l’association des sociétés de conseil en innovation
Ascofi-Unatrantec, après avoir soumis ses préconisations afin de renforcer la politique d’innovation en
France, étend ses recommandations à l’Europe, dans le cadre du programme Horizon 2020.
L’Ascofi-Unatrantec est représentative du secteur des projets
collaboratifs innovants avec en son sein 27 sociétés travaillant sur ce
secteur, dont certaines de grande taille, représentant une part
importante des acteurs français du domaine.
Cette représentativité a permis à l’association de jouer un rôle moteur
dans plusieurs actions d’intérêt collectif. A l’occasion de l’émergence
du nouveau programme Horizon 2020, l’Ascofi-Unatrantec a formé un
groupe de travail qui après consultation de ses membres préconise cinq
recommandations pour ce nouveau programme-cadre européen.
1. Donner toutes leurs chances aux idées novatrices
Les mesures proposées ont pour objet de donner à l’Europe des moyens
spécifiques permettant de détecter et donner toutes leurs chances à des
idées résolument novatrices quels que soient leurs porteurs.
-
Etablir des appels d’offres dédiés aux idées et concepts novateurs et
non à des projets. Mettre en place des évaluations spécifiques (panel
important d’experts, présentation orale, etc.) et sélectionner ainsi les
idées les plus prometteuses.
-
Financer pour les idées et concepts sélectionnés le montage de projets
et la rédaction des propositions écrites associées. Mettre en place un
système de vérification de la qualité des projets ainsi montés et
financer ceux dont le montage le mérite.
2. Placer les PME au cœur de l’innovation
Si les PME disposent dans le
7ème PCRD, de plusieurs facilités d’accès à la recherche européenne (objectif politique de 15 % du budget dans le programme
Coopération, existence des projets de recherche pour les PME ou pour les associations de PME dans le programme
Capacités,
financement sous forme de subvention à 75 % des dépenses totales), leur
participation au PCRD est en réalité difficile pour plusieurs raisons :
l’accès à l’information ; la complexité des procédures ;
l’investissement nécessaire pour préparer une proposition de qualité,
les délais, etc.
La mesure proposée est l’élaboration d’un programme propre
PME. Celui-ci donnerait un signal politique fort d’un véritable soutien ainsi que des moyens adaptés spécifiquement aux PME.
-
Elaborer un programme dédié, disposant d’un budget propre, intitulé
PME sans thématique, dans lequel chaque proposition déposée comprendrait
au moins 75 % de PME et dont 50 % de la demande de financement total
serait pour les PME.
3. Promouvoir l’innovation de service
L’innovation de service est un concept relativement récent qui regroupe
le développement de services innovants non obligatoirement
technologiques en apportant une valeur ajoutée aux solutions existantes
(performance, méthodes, rapport qualité/prix…) ou permettant d’accélérer
la mise sur le marché d’un produit. Un exemple célèbre est le concept
de réseau social sur internet. Cependant ce type d’innovation est
aujourd’hui peu financé par les pouvoirs publics. Une innovation de
service est pourtant souvent génératrice de croissance économique et de
retombées sociétales. De plus, beaucoup de sociétés européennes sont
orientées services et sont donc particulièrement concernées.
La mesure proposée est simple dans son esprit mais nécessite une
révolution culturelle. Elle consiste à introduire ce concept dans tous
les programmes publics orientés vers l’innovation.
-
Introduire et financer l’innovation de service dans l’ensemble des programmes et appels à projets.
4. Améliorer les évaluations des propositions
Les évaluations de projet font souvent l’objet de discussions
polémiques sur leur pertinence. Elles sont aujourd’hui réalisées sur la
base de quelques critères, ceux de caractère scientifique et technique
étant souvent prépondérants. Un grand nombre d’évaluateurs ont un profil
technique et scientifique. Par ailleurs, la notation sur un faible
nombre de points pour chaque critère ne permet pas de différencier les
évaluations de projets de manière significative. Enfin, le nombre réduit
d’évaluateurs par projet et le temps qui leur est imparti limitent
l’intérêt et la pertinence des évaluations qui ne sont pas toujours en
rapport avec les efforts financiers et humains considérables déployés
pour les montages.
Les mesures proposées ont pour but d’augmenter la transparence, la
qualité et la pertinence des évaluations afin d’optimiser la sélection
de projets.
-
Ouvrir plus les évaluations à des éléments non technologiques et
scientifiques en diversifiant le type de critères et d’évaluateurs.
-
Améliorer la précision et la pertinence des évaluations en augmentant
le nombre de critères, le nombre de points par critère, le nombre
d’évaluateurs et le temps alloué à chaque évaluateur.
5. Exiger une gestion de projet de qualité
Les projets collaboratifs européens sont, par nature, complexes. Ils
incluent différents types d’organisations partenaires et rassemblent
plusieurs nationalités, disciplines, secteurs et méthodes de travail. Le
pilotage et la mise en œuvre de ces projets est par nature une activité
difficile. A titre d’exemple la Cour des comptes européenne indique
ainsi dans un rapport publié en 2009 relatif à l’analyse de certains
types de projets : «
Cependant, alors que tous les projets étaient
qualifiés d’excellents au moment de leur sélection par la Commission,
ils n’étaient pas plus d’un tiers à être classés dans la catégorie bons à
excellents après leur mise en œuvre ». L’expérience passée montre
clairement l’influence positive considérable d’un pilotage et d’une
gestion de projet efficaces et professionnelles sur leurs performances,
résultats et impacts.
Les mesures proposées visent à garantir pour ces projets ambitieux, au
delà d’une coordination scientifique classique, un pilotage stratégique
performant et une gestion administrative et financière professionnelle.
-
Financer à 100% les activités de pilotage de projet ainsi que celles de gestion administrative et financière.
-
Promouvoir et exiger d’une part, et contrôler avec de véritables
conséquences sur les projets d’autre part, la qualité du pilotage et de
la gestion des projets.
Jean-François Prevéraud
Pour en savoir plus :
http://www.ascofi.fr/