Les projets permettant, grâce au web ou à des outils
adaptés, de faire de biens comme des vêtements ou des lunettes des items
personnalisés par l'acheteur lui-même, se multiplient. Un moyen non
négligeable de stimuler le secteur ?
En France, la personnalisation à prix
accessible se présente de plus en plus comme un canal de compétitivité
pour les entreprises, quel que soit leur secteur.
Les Nouveaux Ateliers proposent ainsi des costumes sur mesure à prix abordable
après avoir mis au point une cabine qui scanne les mensurations d'une
personne et permet de réaliser un vêtement parfaitement adapté à
moindres frais. Autre exemple, dans l'industrie optique, avec
Atol, qui propose à ses clients de
créer leurs propres montures de lunettes depuis son site Internet,
puis de les recevoir chez soi, où il suffit de les "clipper" à sa paire
existante. En Espagne, un projet dans la même veine propose même de
personnaliser les lunettes de bout en bout. Le
consortium European Project Made4U
a mis au point un système - combinant un scanner et un essayeur virtuel
- qui permettrait au consommateur de créer son propre modèle. Que ce
soit au niveau du design ou de sa correction optique, l'acheteur
pourrait customiser sa monture et ses verres à son goût.
Un produit unique
Développé par l'
Instituto de Biomecanica,
"ce projet, illustre parfaitement le rêve actuel d'une "industrie
monosérie", dans la lignée du Do it yourself et de l'artisanat",
souligne Henri Verdier, président du pôle de compétitivité
Cap Digital,
interrogé par L'Atelier sur le sujet. Selon lui, le numérique porterait
la promesse d'une industrie qui chercherait à sortir d'une logique de
production en série pour passer à des objets uniques, personnalisés,
chargés d'un fort attrait émotionnel et sentimental. "Plus généralement,
on sent que le monde du service s'industrialise avec le numérique",
nous dit Henri Verdier. L'enjeu serait alors en partie la conservation
ou la délocalisation de métiers considérés aujourd'hui comme du service.
Plus immédiatement, cette approche pourrait également bousculer l'ordre
établi entre oculistes, opticiens et fabriquants. Techniquement, le
système sera proposé chez l'opticien. Il permettra de scanner en
quelques secondes les mesures anthropométriques d'un consommateur telles
que la forme de son visage et ses mesures optométriques (sa correction
optique).
Une alliance de design et de personnalisation
Avec ces informations, qui par ailleurs seront consignées dans son
dossier, il pourra concevoir le modèle de lunette à son goût (couleur,
forme, style, décoration...), choisir des verres adaptés et observer le
résultat final grâce à un essayeur virtuel. L'opticien pourra assister
le consommateur jusqu'à la décision d'achat. Le modèle choisit serait
transmis à des fabricants partenaires et le client serait livré en
quatre semaines maximum. "Si l'on se réfère à la stratégie d'Apple, la
réussite est venue d'un mélange de design et de la possibilité de
personnalisation," ajoute Henri Verdier. Qui nuance cependant : "il faut
néanmoins trouver le bon dosage mais surtout l'industrialiser
rapidement avant que d'autres pays n'occupent le créneau," conclut-il.
En soulignant que le modèle, évidemment, pourrait s'appliquer à de
nombreuses industries.
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