A lire sur: http://www.infodsi.com/articles/133464/europe-numerique-est-encore-chantier.html?key=
La demande en matière de numérique émanant des particuliers et des entreprises en Europe est si forte qu'elle devrait assurer à l'Union une croissance économique durable. Sauf que ce potentiel est sous-exploité en raison du manque flagrant de moyens dédiés au déploiement de l'internet haut débit. Dans le secteur des TIC, qui représente 8 millions d'emplois et 6 % du PIB de l'UE, les tendances les plus marquantes sont à la consommation accrue de données et à une transition vers les technologies (smartphones en tête) et les services mobiles (l'Internet 3G, la diffusion de musique en streaming, le mail, etc.). "Les Européens sont friands de technologies numériques et souhaitent avoir un plus large choix, mais les pouvoirs publics et les entreprises ont du mal à suivre" explique Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne. "Conserver des mentalités et des modèles d'entreprise du 20e siècle nuit à l'économie européenne, ce qui est extrêmement regrettable". Elle précise qu'en investissant si peu, l'Europe se tire une balle dans le pied et risque de se faire écraser par la concurrence mondiale.
Les points positifs
Du côté des évolutions positives, citons le fait que le haut débit couvre pratiquement toute l'Europe. 95 % des Européens disposent aujourd'hui d'une connexion à haut débit sur ligne fixe. 15 millions d'Européens se sont d'ailleurs connectés pour la première fois à Internet en 2011. Désormais, 68 % des Européens ont une activité en ligne régulière et 170 millions de personnes utilisent les réseaux sociaux. Et pour la première fois, le taux d'utilisation de l'Internet dans les catégories sociales défavorisées a dépassé 50 %. Toutefois, 25% des Européens n'ont encore jamais utilisé Internet. Autre fait marquant : l'engouement pour l'Internet mobile, et ce, aussi bien du côté des particuliers que des entreprises. Tous y passent rapidement. L'Internet mobile a d'ailleurs connu une croissance de 62 % cette année et on compte à l'heure actuelle 217 millions d'abonnés.
Un manque de compétences évidents
Du côté des points noirs, le Digital Scoreboard 2012 indique que la moitié de la population active européenne n'a pas les compétences requises en matière de TIC pour pouvoir changer d'emploi ou en trouver un. Un gros point noir. Si 43 % des européens possèdent des compétences "moyennes" ou "supérieures" en matière d'Internet et se disent capables, par exemple, d'utiliser Internet pour passer un appel téléphonique ou créer une page web, près de la moitié de la population active doute que ses compétences informatiques et pensent qu'elles ne sont pas suffisantes pour le marché du travail actuel. Par ailleurs, près de 25% des européens disent n'avoir aucune compétence en matière de TIC. Dans ces conditions, il est logique que certains postes dans le secteur des TIC soient difficiles à pourvoir. Et leur nombre devrait s'élever à 700 000 d'ici à 2015.
Le e-commerce : un sport trop national
Autre point noir : le fait que le commerce en ligne reste une activité essentiellement nationale. Si 58 % des internautes dans l'UE achètent régulièrement sur Internet, seuls 10% d'entre eux ont déjà fait des achats sur un site basé dans un autre État membre que le leur. Les barrières linguistiques et les formalités administratives (livraison impossible ou complexité des droits de reproduction) sont apparemment les principales barrières. Dans les PME, l'utilisation du commerce en ligne reste également limité. Dans leur majorité, ces entreprises n'ont pas encore pris l'habitude d'acheter ou de vendre en ligne, "ce qui limite leur potentiel d'exportation et de recettes" note le Digital Scoreboard 2012.
Deux points qui fâchent
Enfin, il est important de remarquer que l'Europe continue de perdre du terrain face à ses concurrents (américains notamment) sur le plan des investissements dans le domaine de la recherche et que les opérateurs télécoms continuent aussi de faire payer aux utilisateurs des frais d’itinérance excessifs. Les consommateurs payent aujourd'hui leurs appels en itinérance en moyenne trois fois et demie plus cher que leurs appels nationaux. Une hérésie.
Des recommandations pour une Europe mieux "connectée"
Une fois ce décor planté, la Commission a fait quelques propositions afin que les choses s'améliorent :
. primo, la définition d'un nouveau règlement sur l’itinérance étendant le plafonnement des prix aux données et favorisant le développement de la concurrence.
. secundo, la création d'un soutien de 7 milliards d'euros afin de promouvoir les investissements privés dans les infrastructures à haut débit de nouvelle génération et le développement des services en ligne comme les marchés publics en ligne, la santé, la justice, etc.
. tertio, la création d'un fonds de 80 milliards d'euros pour financer la recherche et l’innovation dans différents secteurs, notamment celui des TIC.
. quarto, la définition d'un règlement chargé d'assurer l’harmonisation des signatures électroniques et d’autres services de confiance entre États membres de l’Union
. enfin, la mise en place d'un plan d’action en faveur du commerce électronique facilitant l’accès trans-frontière aux produits et au contenu en ligne. L'objectif étant de résoudre les problèmes liés au paiement, à la livraison ainsi qu'à la protection et à l'information des consommateurs.
Neelie Kroes a également appelé les entreprises, le secteur éducatif et d’autres groupes à former une grande coalition en faveur des emplois dans le secteur des TIC, afin d’améliorer les possibilités de formation en informatique.
Pour accéder au : profil de la France
lundi 18 juin 2012
La Commission Européenne vient de publier son Digital
ScoreBoard 2012, la tableau de bord numérique annuel des pays membres de
l'Union Européenne. Celui-ci confirme la nécessité d'une réforme
économique structurelle en Europe, de plus d'emplois dans les TIC et de
plus d'investissements en faveur de l'Internet haut, voire très haut
débit. La demande en matière de numérique émanant des particuliers et des entreprises en Europe est si forte qu'elle devrait assurer à l'Union une croissance économique durable. Sauf que ce potentiel est sous-exploité en raison du manque flagrant de moyens dédiés au déploiement de l'internet haut débit. Dans le secteur des TIC, qui représente 8 millions d'emplois et 6 % du PIB de l'UE, les tendances les plus marquantes sont à la consommation accrue de données et à une transition vers les technologies (smartphones en tête) et les services mobiles (l'Internet 3G, la diffusion de musique en streaming, le mail, etc.). "Les Européens sont friands de technologies numériques et souhaitent avoir un plus large choix, mais les pouvoirs publics et les entreprises ont du mal à suivre" explique Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne. "Conserver des mentalités et des modèles d'entreprise du 20e siècle nuit à l'économie européenne, ce qui est extrêmement regrettable". Elle précise qu'en investissant si peu, l'Europe se tire une balle dans le pied et risque de se faire écraser par la concurrence mondiale.
Les points positifs
Du côté des évolutions positives, citons le fait que le haut débit couvre pratiquement toute l'Europe. 95 % des Européens disposent aujourd'hui d'une connexion à haut débit sur ligne fixe. 15 millions d'Européens se sont d'ailleurs connectés pour la première fois à Internet en 2011. Désormais, 68 % des Européens ont une activité en ligne régulière et 170 millions de personnes utilisent les réseaux sociaux. Et pour la première fois, le taux d'utilisation de l'Internet dans les catégories sociales défavorisées a dépassé 50 %. Toutefois, 25% des Européens n'ont encore jamais utilisé Internet. Autre fait marquant : l'engouement pour l'Internet mobile, et ce, aussi bien du côté des particuliers que des entreprises. Tous y passent rapidement. L'Internet mobile a d'ailleurs connu une croissance de 62 % cette année et on compte à l'heure actuelle 217 millions d'abonnés.
Un manque de compétences évidents
Du côté des points noirs, le Digital Scoreboard 2012 indique que la moitié de la population active européenne n'a pas les compétences requises en matière de TIC pour pouvoir changer d'emploi ou en trouver un. Un gros point noir. Si 43 % des européens possèdent des compétences "moyennes" ou "supérieures" en matière d'Internet et se disent capables, par exemple, d'utiliser Internet pour passer un appel téléphonique ou créer une page web, près de la moitié de la population active doute que ses compétences informatiques et pensent qu'elles ne sont pas suffisantes pour le marché du travail actuel. Par ailleurs, près de 25% des européens disent n'avoir aucune compétence en matière de TIC. Dans ces conditions, il est logique que certains postes dans le secteur des TIC soient difficiles à pourvoir. Et leur nombre devrait s'élever à 700 000 d'ici à 2015.
Le e-commerce : un sport trop national
Autre point noir : le fait que le commerce en ligne reste une activité essentiellement nationale. Si 58 % des internautes dans l'UE achètent régulièrement sur Internet, seuls 10% d'entre eux ont déjà fait des achats sur un site basé dans un autre État membre que le leur. Les barrières linguistiques et les formalités administratives (livraison impossible ou complexité des droits de reproduction) sont apparemment les principales barrières. Dans les PME, l'utilisation du commerce en ligne reste également limité. Dans leur majorité, ces entreprises n'ont pas encore pris l'habitude d'acheter ou de vendre en ligne, "ce qui limite leur potentiel d'exportation et de recettes" note le Digital Scoreboard 2012.
Deux points qui fâchent
Enfin, il est important de remarquer que l'Europe continue de perdre du terrain face à ses concurrents (américains notamment) sur le plan des investissements dans le domaine de la recherche et que les opérateurs télécoms continuent aussi de faire payer aux utilisateurs des frais d’itinérance excessifs. Les consommateurs payent aujourd'hui leurs appels en itinérance en moyenne trois fois et demie plus cher que leurs appels nationaux. Une hérésie.
Des recommandations pour une Europe mieux "connectée"
Une fois ce décor planté, la Commission a fait quelques propositions afin que les choses s'améliorent :
. primo, la définition d'un nouveau règlement sur l’itinérance étendant le plafonnement des prix aux données et favorisant le développement de la concurrence.
. secundo, la création d'un soutien de 7 milliards d'euros afin de promouvoir les investissements privés dans les infrastructures à haut débit de nouvelle génération et le développement des services en ligne comme les marchés publics en ligne, la santé, la justice, etc.
. tertio, la création d'un fonds de 80 milliards d'euros pour financer la recherche et l’innovation dans différents secteurs, notamment celui des TIC.
. quarto, la définition d'un règlement chargé d'assurer l’harmonisation des signatures électroniques et d’autres services de confiance entre États membres de l’Union
. enfin, la mise en place d'un plan d’action en faveur du commerce électronique facilitant l’accès trans-frontière aux produits et au contenu en ligne. L'objectif étant de résoudre les problèmes liés au paiement, à la livraison ainsi qu'à la protection et à l'information des consommateurs.
Neelie Kroes a également appelé les entreprises, le secteur éducatif et d’autres groupes à former une grande coalition en faveur des emplois dans le secteur des TIC, afin d’améliorer les possibilités de formation en informatique.
Pour accéder au : profil de la France
Source: infoDSI.com
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