A lire sur: http://www.decideur-public.info/article-bi-agile-versus-bi-d-entreprise-opposition-ou-complementarite-par-coheris-107404307.html
Lundi 25 juin 2012
Le concept d’agilité se pose de plus en Business Intelligence. La
BI agile répond en effet à de nouveaux besoins : les utilisateurs ne se
contentent plus de consommer des tableaux de bord produits par
des tiers. L’écosystème de l’entreprise évolue à grande vitesse et
les utilisateurs ont besoin d’autonomie pour découvrir les données et
les manipuler le plus rapidement possible. Indépendamment
de sa bonne volonté, l’approche du département IT ne sera jamais
celle des métiers. Ces derniers ne raisonnent pas comme des
informaticiens, en termes de « spécifications » de
besoins : ils adoptent couramment une approche heuristique pour
parvenir au résultat souhaité tant sur le fond que sur le mode de
représentation.
Ces
nouvelles attentes impliquent de disposer d’outils intuitifs, avec des
formations très courtes. Beaucoup
d’outils BI traditionnels nécessitent un effort d’abstraction et des
connaissances en termes de manipulation de données importants. A
l’inverse, des applications ont pu être proposées
pré-packagées et prêtes à l’emploi, sans formation nécessaire. Leur
défaut est cependant de se retrouver très vite obsolètes face aux
nouveaux usages. Cela ne veut pas dire que ces applications
sont inutiles, mais elles répondent à des besoins précis qui ne sont
qu’une partie des usages, différents du besoin d’accès et d’analyse ad
hoc d’un utilisateur métier. Voilà ce qui
justifie un nouveau type de Business Intelligence, dite « agile ».
Intuitivité, datavizualisation et performance
La principale caractéristique de la BI agile est donc la facilité d’usage, avec peu ou pas de
formation. Cette intuitivité, c’est l’appropriation par l’expert métier
d’un
outil qui va permettre la production de ses propres tableaux de bord
et analyses. L’effort d’abstraction est minimisé par rapport aux outils
traditionnels. L’utilisateur peut expérimenter,
changer de point de vue. L’outil doit donc permettre de manipuler
les données pour mettre en lumière les tendances ou les écarts
constatés.
Ceci
passe par une excellente capacité de représentation des phénomènes.
L’utilisateur ne sait pas a priori quelles
sont les corrélations qu’il recherche et espère qu’elles vont finir
par apparaître nettement, en compulsant les données. Or, les phénomènes
se présentent différemment en fonction du type de
représentation choisie. La datavisualization doit donc aider
l’utilisateur à choisir celle qui sera la plus adaptée pour ce qu’il
veut démontrer. D’où l’intérêt d’un outil qui propose des modes
de représentation en fonction du type de données disponible. Il faut
que le résultat soit obtenu très rapidement après chaque changement
d’angle, de point de vue ou de variable. La performance
est un prérequis absolu pour que l’utilisateur s’approprie l’outil
au quotidien.
Un
autre facteur d’agilité est la capacité des outils à prendre en compte
des données exogènes, (extérieures au SI).
Qui n’a pas rêvé de pouvoir charger dans son système des éléments
concurrentiels variés pour pouvoir mettre en exergue un aspect précis en
rapport avec les données réelles de l’entreprise ? Ainsi
l’utilisateur fait son budget sur Excel, mais il souhaite
fréquemment pouvoir l’utiliser à titre de comparaison. Il faut donc
qu’il puisse accéder à ses données personnelles avec l’outil de la
même manière qu’il accède aux données de l’entreprise. Cette logique
s’étend plus généralement aux données publiques, alors que l’Etat
français promeut ouvertement l’Open Data. Corréler les
données exogènes avec celles de l’entreprise pour produire des
analyses comparées est un souhait fort des utilisateurs. Ils ne
supportent plus devoir rester uniquement enfermés dans des jeux de
données proposés en amont par l’IT. La vraie vie n’est pas toujours
là où on le décide !
Au-delà de l’intégration des différents formats, la problématique principale réside dans le
rapprochement de ces données extérieures avec le SI de l’entreprise, dont
la granularité est différente. Il est également
nécessaire de se poser la question du contrôle de la qualité de ces
données. L’utilisateur doit en être responsable : c’est le prix à payer
pour être agile et autonome.
Le positionnement de la BI agile vis-à-vis de la BI d’entreprise
La démarche agile implique de plus en plus des composantes de travail collaboratif au sein de
l’entreprise –
certains parlent même de BI collaborative. Ainsi, une fois que
l’utilisateur a fait son choix parmi ses
données exogènes, les tableaux de bord qui les regroupent devront
être partagés très facilement. Grâce au modèle - à la mode - du « nuage
privé », d’autres utilisateurs pourront ainsi
reprendre des informations auparavant inaccessibles, ce qui favorise
l’émergence de nouvelles analyses et de nouvelles solutions. Dans les
faits, il s’agit également de pouvoir commenter des
résultats grâce à des forums et des fils de discussions autour des
analyses. Cela permet d’apporter une valeur métier nette. La demande des
utilisateurs concerne alors surtout la fluidité avec
laquelle ils pourront gérer cet aspect : hors de question d’avoir à
se déconnecter et se reconnecter à plusieurs reprises entre divers
outils pour collaborer et partager au sein de
l’entreprise.
Plus généralement, BI
agile et
BI d’entreprise ne peuvent être dissociées. D’un côté, la BI
d’entreprise peut nourrir la BI agile. Cette dernière doit pouvoir
accéder aisément aux structures de données, datawarehouse ou
datamarts. L’existant, en termes de rapports et de requêtes, sert de
point de départ solide pour les analyses et tableaux de bords des
utilisateurs agiles, qui bénéficient des représentations
métiers déjà réalisées des données. A l’inverse, il est capital de
pouvoir récupérer les analyses et tableaux de bord produits par ces
utilisateurs agiles pour alimenter en retour la BI
d’entreprise. Cela permet de récupérer efficacement des composants
métiers qui serviront de cahier des charges, de prototype, pour une
industrialisation, un paramétrage ou une diffusion
massive.
Les
deux BI se complètent donc, avec de nombreuses zones d’adhérence,
source de valeur ajoutée. Une solution de BI
agile ne répond pas seule à l’intégralité des besoins de
l’entreprise. Idem pour la BI d’entreprise. Seule la complémentarité des
deux approches permet de couvrir un spectre suffisamment large
des usages.
Répondre aux futurs enjeux
Depuis quelques temps, les problématiques liées à la mobilité émergent avec force en BI.
Il
est évident qu’elles participent à l’agilité. Tout outil de BI va donc
devoir rapidement intégrer cette composante pour répondre
aux besoins de rapidité, d’accessibilité et de souplesse des
fonctions de reporting, en mode online comme offline. La dimension
mobile oblige à aborder le plus rapidement possible, à la fois les
contraintes technologiques et les contraintes pratiques (affichages,
navigations…). Elles s’avèrent en effet très différentes d’une
utilisation classique de l’informatique décisionnelle.
Conserver son agilité se fera au prix d’une adaptation en
conséquence.
Par Bruno Chotin, expert produit BI, et Tom Pertsekos, directeur marketing produits, Coheris
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