A lire sur: http://www.lemagit.fr/article/mobilite-salesforce-infor-ergonomie-tablette-ipad-consumerisation/11279/1/le-grand-public-nouvel-etalon-des-interfaces-des-applications-metiers/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20120618&xtor=ES-6
Le 17 juin 2012 (19:50) - par Valery Marchive
Que les terminaux personnels soient bienvenus ou pas dans les
entreprises, la consumérisation est clairement au programme de l’IT. Ne
serait-ce qu’en ce qui concerne les interfaces utilisateur des
applications métiers, à commencer par celles proposées en mode SaaS. Une
tendance que l’adoption des tablettes et des smartphones ne devrait
qu’accélérer.
Le doute n’a plus sa place : l’iPhone a marqué un tournant
dans le rapport à l’informatique, qu’elle soit personnelle ou
d’entreprise. Pour beaucoup, c’est même avec lui qu’est né le phénomène
dit de consumérisation de l’IT. Du moins en ce qui concerne les
terminaux. Pour les interfaces utilisateur, c’est moins net même s’il
est difficilement contestable que l’accélération de l’adoption des
terminaux mobiles apparue alors influence considérablement les logiques
de développement et d’ergonomie. De toute évidence, on ne travaille pas
de la même manière sur une tablette ou un smartphone que sur un
ordinateur de bureau ou portable. Certains s’obstinent encore à penser
que l’on ne travaille pas sur ces appareils mobiles, mais la réalité ne
manque pas de les rattraper. De fait, trouver une suite de productivité
bureautique pour tablette n’a plus rien d’une gageure et l’on a vite
fait, sur un salon professionnel, de trouver un administrateur système
en train de contrôler ses machines à distance depuis son iPad. Mais
l’outil, en tant qu’objet, ne fait pas tout, loin s’en faut. Et alors
que les consommateurs continuent de plébisciter l’iPad et autres
terminaux mobiles, les applications SaaS jouent leur part dans la
consumérisation de l’IT.
Le SaaS, premier vecteur de la consumérisation des interfaces ?
Lors de l’événement Inforum, en avril dernier, Duncan Angove, président d’Infor, a insisté sur la qualité «consumer grade» des nouvelles interfaces des outils de l’éditeur. Pour lui, il s’agit de «laisser les utilisateurs travailler comme ils vivent.» Et de dénoncer «l’absence complète d’innovation en matière d’expérience utilisateur» dans le monde de l’entreprise. Pour mieux souligner les efforts d’Infor en matière d’interface utilisateur, bien sûr. Mais cette approche est loin d’être isolée. Le directeur opérationnel de Salesforce, George Hu, ne nierait probablement pas une démarche intellectuelle comparable. En mai dernier, à l’occasion de l’événement Cloudforce, à Londres, il soulignait d’ailleurs que «la multiplication des appareils connectés transformera rapidement les entreprises [...] il faut y penser dès maintenant.» De fait, l’inspiration «consumer» transpire fortement des outils de Saleforce. Et cela vaut aussi pour un autre acteur des applications métiers en mode SaaS, SuccessFactors avec, notamment, ses pages d’accueil largement personnalisables. Et ça marche. Vallourec, par exemple, assure que «au bout d’une heure, 99 % des personnes concernées utilisaient l’outil [SuccessFactors, NDLR] et s’en disaient ravies.» Au bout de près de six mois, le taux de soumission en ligne des bilans de performance atteignait 98 %.
La mobilité change les lignes
Si le paradigme de l’expérience «consumer» s’affiche sur les applications métiers Web, c’est encore plus vrai sur les applications mobiles. Les éditeurs y sont clairement encouragés par les recommandations d’Apple ou de Google. Mais celles-ci ne font pas tout : la spécificité des terminaux à son impact sur les interfaces utilisateur. Clairement, un utilisateur n’interagit pas de la même manière avec une tablette, via ses doigts, et l’écran de son poste de travail fixe, à la souris. Le «point-and-click» traditionnel, sur de petites cases, ne fonctionne pas sur un écran tactile. Ne serait-ce que parce que la surface d’interaction n’est pas la même. De fait, pointer du doigt sur une tablette une case à cocher d’application Windows n’est ni naturel, ni intuitif; cela implique au moins de devoir «zoomer» l’affichage. Dès lors, il n’est guère envisageable de compter sur un portage direct des applications métiers sur les terminaux mobiles. Et l’accès nomade - en mode VDI ou RDP - à des applications conçues pour le poste de travail classique, depuis des tablettes, n’apparaît que comme un pis-aller.
Repenser les interfaces en fonction des terminaux
Certains DSI ont commencé à intégrer ces éléments à leur réflexion. Et l’ouverture à la mobilité est synonyme, pour eux, de bien plus qu’une simple accessibilité nomade aux applications : il s’agit de revoir les interfaces. Par exemple, cela implique de concentrer le portage sur un périmètre fonctionnel limité aux usages et aux besoins en mobilité. Et tant pis si nombre d’autres fonctions - qui s’étaleraient sinon sur plusieurs pages-écran - passent à la trappe. L’objectif clé est double : l’adhésion des utilisateurs et l’accessibilité des fonctionnalités critiques.
Au final, la consumérisation, malgré tous les défis qu’elle pose, pourrait avoir plusieurs conséquences heureuses, pour peu qu’elle soit abordée de manière très pragmatique : une plus grande et plus rapide adoption des outils par les utilisateurs et, surtout, leur retour au centre de la réflexion et des développements sur les applications métiers. Mais cela prendra du temps. Car l’ergonome ou le spécialiste de l’utilisabilité semblent encore largement oubliés de nombreux projets. Et rares semblent être les entreprises disposant d’une fonction dédiée au poste de travail et qui associe IT, métiers, et utilisateurs.
Le SaaS, premier vecteur de la consumérisation des interfaces ?
Lors de l’événement Inforum, en avril dernier, Duncan Angove, président d’Infor, a insisté sur la qualité «consumer grade» des nouvelles interfaces des outils de l’éditeur. Pour lui, il s’agit de «laisser les utilisateurs travailler comme ils vivent.» Et de dénoncer «l’absence complète d’innovation en matière d’expérience utilisateur» dans le monde de l’entreprise. Pour mieux souligner les efforts d’Infor en matière d’interface utilisateur, bien sûr. Mais cette approche est loin d’être isolée. Le directeur opérationnel de Salesforce, George Hu, ne nierait probablement pas une démarche intellectuelle comparable. En mai dernier, à l’occasion de l’événement Cloudforce, à Londres, il soulignait d’ailleurs que «la multiplication des appareils connectés transformera rapidement les entreprises [...] il faut y penser dès maintenant.» De fait, l’inspiration «consumer» transpire fortement des outils de Saleforce. Et cela vaut aussi pour un autre acteur des applications métiers en mode SaaS, SuccessFactors avec, notamment, ses pages d’accueil largement personnalisables. Et ça marche. Vallourec, par exemple, assure que «au bout d’une heure, 99 % des personnes concernées utilisaient l’outil [SuccessFactors, NDLR] et s’en disaient ravies.» Au bout de près de six mois, le taux de soumission en ligne des bilans de performance atteignait 98 %.
La mobilité change les lignes
Si le paradigme de l’expérience «consumer» s’affiche sur les applications métiers Web, c’est encore plus vrai sur les applications mobiles. Les éditeurs y sont clairement encouragés par les recommandations d’Apple ou de Google. Mais celles-ci ne font pas tout : la spécificité des terminaux à son impact sur les interfaces utilisateur. Clairement, un utilisateur n’interagit pas de la même manière avec une tablette, via ses doigts, et l’écran de son poste de travail fixe, à la souris. Le «point-and-click» traditionnel, sur de petites cases, ne fonctionne pas sur un écran tactile. Ne serait-ce que parce que la surface d’interaction n’est pas la même. De fait, pointer du doigt sur une tablette une case à cocher d’application Windows n’est ni naturel, ni intuitif; cela implique au moins de devoir «zoomer» l’affichage. Dès lors, il n’est guère envisageable de compter sur un portage direct des applications métiers sur les terminaux mobiles. Et l’accès nomade - en mode VDI ou RDP - à des applications conçues pour le poste de travail classique, depuis des tablettes, n’apparaît que comme un pis-aller.
Repenser les interfaces en fonction des terminaux
Certains DSI ont commencé à intégrer ces éléments à leur réflexion. Et l’ouverture à la mobilité est synonyme, pour eux, de bien plus qu’une simple accessibilité nomade aux applications : il s’agit de revoir les interfaces. Par exemple, cela implique de concentrer le portage sur un périmètre fonctionnel limité aux usages et aux besoins en mobilité. Et tant pis si nombre d’autres fonctions - qui s’étaleraient sinon sur plusieurs pages-écran - passent à la trappe. L’objectif clé est double : l’adhésion des utilisateurs et l’accessibilité des fonctionnalités critiques.
Au final, la consumérisation, malgré tous les défis qu’elle pose, pourrait avoir plusieurs conséquences heureuses, pour peu qu’elle soit abordée de manière très pragmatique : une plus grande et plus rapide adoption des outils par les utilisateurs et, surtout, leur retour au centre de la réflexion et des développements sur les applications métiers. Mais cela prendra du temps. Car l’ergonome ou le spécialiste de l’utilisabilité semblent encore largement oubliés de nombreux projets. Et rares semblent être les entreprises disposant d’une fonction dédiée au poste de travail et qui associe IT, métiers, et utilisateurs.
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