A lire sur: http://www.atelier.net/trends/articles/mesure-meme-anecdotique-faut-lui-donner-un-sens
Pour que l'automesure permette de véritablement en
apprendre sur soi, il faut qu'elle devienne un écosystème dans lequel le
fait d'enregistrer des mesures n'est qu'un maillon de la chaîne.
Entretien avec Candide Kemmler, PDG de Fluxtream.
L'Atelier : En apprend-on tant que ça sur soi en collectant des mesures physiologiques ou comportementales ?
Candide Kemmler : En fait, ce qui se passe actuellement est un indice vers une tendance lourde, mais qui va mettre du temps à se développer. Nous allons avoir de plus en plus d'informations sur nous, et nous devrions peu à peu voir se mettre en place des pratiques autour de ces données, des usages, des tendances. Mais pour parvenir à cela, il faudra le faire en combinant plusieurs sortes de données.
La simple mesure ne suffit pas pour comprendre ce qui se passe, il faut beaucoup de données, et la capacité de les visualiser, les combiner, les agréger. Il existe beaucoup d'appareils qui donnent des visions parcellaires. Pour que les outils fonctionnent, il faut combiner les informations et les agréger de manière complexe. Grâce à cela, beaucoup de gens ont trouvé des moyens pour comprendre comment ils fonctionnent, pour vivre plus en accord avec eux mêmes.
Les données que l'on recueille sur soi ne sont donc pas en elles-mêmes signifiantes ?
La mesure en elle-même est en effet anecdotique, et n'a pas beaucoup de sens. Il y a forcément un aspect gadget séduisant aux solutions de quantified self telles qu'elles sont proposées. Mais pour trouver un sens, il faut être guidé, en vrai ou via un suivi.
L'initiative de l'université de Carnegie Mellon, Body Track, avec laquelle nous travaillons, vise à mettre au point un outil qui "enquêtera" sur soi. Le système agrège et recombine plusieurs sources de données pour générer des synthèses et mettre à jour des corrélations auxquelles on aurait pas pensé. Pour mener à bien ce travail, il y a toute une phase qui dépasse les technologies. Le laboratoire organise ainsi des sessions de travail avec les participants pour leur apprendre à enquêter sur leur propre vie et à cerner ce dont ils ont réellement en quête. Il aide donc les individus, leur apprend à se servir des outils, également.
Il faut donc mettre de l'humain dans ces mesures...
Tout à fait, d'autant que le Quantified Self touche à des choses intimes. Je suis organisateur des meet up liés à l'automesure à Bruxelles. Au début, cela rassemblait beaucoup de curieux, de geeks. Le problème était que nous n'allions nulle part. Depuis quelques rencontres, il y a moins de personnes, celles-ci commencent à parler d'elles-mêmes, à se livrer. Nous dépassons les outils, et commençons à toucher certaines choses.
Ce qui est intéressant dans la mesure, c'est la suspension du jugement. Il s'agit de prendre des données objectives et de s'interroger sur leur sens. Cela permet de se repositionner sur soi par rapport à ses propres hypothèses.
L'Atelier : En apprend-on tant que ça sur soi en collectant des mesures physiologiques ou comportementales ?
Candide Kemmler : En fait, ce qui se passe actuellement est un indice vers une tendance lourde, mais qui va mettre du temps à se développer. Nous allons avoir de plus en plus d'informations sur nous, et nous devrions peu à peu voir se mettre en place des pratiques autour de ces données, des usages, des tendances. Mais pour parvenir à cela, il faudra le faire en combinant plusieurs sortes de données.
La simple mesure ne suffit pas pour comprendre ce qui se passe, il faut beaucoup de données, et la capacité de les visualiser, les combiner, les agréger. Il existe beaucoup d'appareils qui donnent des visions parcellaires. Pour que les outils fonctionnent, il faut combiner les informations et les agréger de manière complexe. Grâce à cela, beaucoup de gens ont trouvé des moyens pour comprendre comment ils fonctionnent, pour vivre plus en accord avec eux mêmes.
Les données que l'on recueille sur soi ne sont donc pas en elles-mêmes signifiantes ?
La mesure en elle-même est en effet anecdotique, et n'a pas beaucoup de sens. Il y a forcément un aspect gadget séduisant aux solutions de quantified self telles qu'elles sont proposées. Mais pour trouver un sens, il faut être guidé, en vrai ou via un suivi.
L'initiative de l'université de Carnegie Mellon, Body Track, avec laquelle nous travaillons, vise à mettre au point un outil qui "enquêtera" sur soi. Le système agrège et recombine plusieurs sources de données pour générer des synthèses et mettre à jour des corrélations auxquelles on aurait pas pensé. Pour mener à bien ce travail, il y a toute une phase qui dépasse les technologies. Le laboratoire organise ainsi des sessions de travail avec les participants pour leur apprendre à enquêter sur leur propre vie et à cerner ce dont ils ont réellement en quête. Il aide donc les individus, leur apprend à se servir des outils, également.
Il faut donc mettre de l'humain dans ces mesures...
Tout à fait, d'autant que le Quantified Self touche à des choses intimes. Je suis organisateur des meet up liés à l'automesure à Bruxelles. Au début, cela rassemblait beaucoup de curieux, de geeks. Le problème était que nous n'allions nulle part. Depuis quelques rencontres, il y a moins de personnes, celles-ci commencent à parler d'elles-mêmes, à se livrer. Nous dépassons les outils, et commençons à toucher certaines choses.
Ce qui est intéressant dans la mesure, c'est la suspension du jugement. Il s'agit de prendre des données objectives et de s'interroger sur leur sens. Cela permet de se repositionner sur soi par rapport à ses propres hypothèses.
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