lundi 20 février 2012

Grandes manoeuvres et avancées sur le front du cloud

vendredi 17 février 2012
L'Etat français veut se doter d'une offre de cloud souverain pour rester indépendant des grands acteurs mondiaux, principalement américains. Une préoccupation qui n'est pas nouvelle et nous ramène au plan calcul des années 60. Mais ce projet semble pour l'instant un peu chaotique. Alors que le consortium Andromède tarde à se concrétiser, un nouvel ensemble de prétendants autour du couple Dassault/SFR s'est constitué. De son côté, Atos qui avait manifesté son intérêt pour Andromène se lance dans l'aventure avec EMC et VMWare. Pendant ce temps, certains acteurs poussent leurs pions. En 2011, Amazon a franchi le milliard de dollar en vente de services de cloud.

Dans les rebondissements du cloud « français », Atos, pendant un temps intéressé à faire alliance avec Orange et Thalès, tracera son propre sillon en partenariat avec les deux sociétés américaines EMC et VMWare en créant la société Canopy dans laquelle il aura la majorité. On ne peut pas vraiment critiquer le choix d'EMC et VMware en tant que fournisseurs de solutions matérielles et logicielles puisqu'il n'y a pas d'alternatives françaises. Mais co-fonder une société est une toute autre affaire et le choix d'entreprise étrangère met Atos hors champ des initiatives nationales. Basée en Europe, Canopy « proposera des offres clouds à partir d'infrastructures dédiées et sera conforme aux exigences réglementaires. »

Basées sur les solutions EMC et VMWare et déclinées par industrie et métiers, ces offres comportent :
- Un portail d’applications pour entreprise qui permettra de choisir, accéder et télécharger des applications de gestion et des applications en métiers spécifiques en mode SaaS.
- Une plateforme de développement (PaaS) et opérée par Atos, fournira un environnement de développement Java ;
- Un Cloud Privé permettra aux clients de disposer immédiatement de solutions Cloud préconfigurées et standardisées, sur site ou hébergées, leur permettant ainsi d’accélérer leur migration vers le Cloud.
- Des services de Conseils pour la stratégie et la transformation vers le Cloud. Ces services de Conseil vont de la stratégie de construction d’un Cloud sur mesure à l’élaboration d’une trajectoire de transformation vers une cible Cloud.

Selon Atos, le cloud représenterait 10 % du marché informatique, une proportion qui devrait quadrupler d'ici à 2020. Cela semble une vision extrêmement optimiste.

Après avoir claqué la porte du projet Andromède, Dassault Systèmes a fait part de sa volonté de lancer dans un projet de cloud en partenariat avec SFR et de créer un consortium concurrent d'Andomède pouvant ainis bénéficier de la manne publique. Rappelons que l'Etat avait prévu d'injecter 135 millions d'euros. Faudra-t-il qu'il double la mise pour lancer deux projets ou fasse le choix de l'un des deux projets. Ou encore, solution la pire de toutes de partager la mise entre les deux projets alors que les montants ne déjà pas très élevés. De leur côté, Vivendi et Dassault Systèmes apporteraient 75 milliards d'euros et visent 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires avec cette activité en 2020. Pour donner des ordres de comparaison, Orange Business Services s'est donné comme objectif de réaliser 500 millions d'euros avec ses offres cloud à horizon 2015.

AWS au-delà du milliard de dollars et 762 milliards d’objets stockés


1 milliard de dollars, c'est précisément le chiffre d'affaires d'Amazon Web Services en 2011 selon le cabinet Ideas qui en fait une estimation dans la mesure où Amazon ne communique pas encore de chiffre sur cette activité. Cette estimation a été tirée de l'activité « other » dan sles comptes de résultats et qui regroupe « AWS, Miscellaneous and promotional agreements, other seller sites, and co-branded credit card agreements ». Pas mal pour une activité qui finalement n'était conçu au départ comme résiduelle. Amazon ayant de très grandes fermes de serveurs en est arrivé à la conclusion qu'elle pourrait tirer parti des ressources non utilisées en les revandant à des entreprises.

Parmi les rares chiffres qu'Amazon Web Services communiquent, on peut citer le nombre d’objets stockés dans le nuage Amazon Simple Storage Service (Amazon S3). A la fin de l’année 2011, AWS faisait état de 762 milliards d’objets sont stockés dans le Cloud Amazon S3. Amazon S3 s’est également développé l’an passé plus vite qu’il ne l’avait jamais fait depuis son lancement en 2006. Le graphique ci-dessous donne une idée du rythme de développement de l'entreprise.



 

Amazon Web Services compte plusieurs centaines de milliers de clients dans plus de 190 pays et nombre d’entre eux utilisent Amazon S3 – pour exemple, des clients internationaux comme Yelp, la fameuse revue de consommation accessible via son site et son application mobile. Yelp stocke 100GB de fichiers par jour sur Amazon S3.

Parmi les clients français d'AWS, on peut citer Pages, Voyage-SNCF, Lafarge ou encore Schneider Electric. Voyage-SNCF, l’agence de voyage en ligne appartenant à la Société Nationale des Chemins de Fer Français, utilise Amazon S3 pour sa plate-forme de tests et de développement. En utilisant Amazon Web Services, et plus particulièrement Amazon S3, Voyages-SNCF est capable de tester ses services trois mois avant le lancement officiel, différant largement de l’unique mois permis par son fournisseur de solutions habituel.

Pages Jaunes l'utilise dans le cadre de son projet Urban Drive. Lancé officiellement avec le ministère de la Culture, ce projet reprend le principe de Street View pour la visualisation d'images auxquelles du contenu social, ou issus de Pagesjaunes et de partenaires, peut être ajouté pour créer un nouveau service et découvrir la ville, ce qui vous entoure, les manifestations et événements à proximité, ce que vos amis font dans cet endroit…Enfin, Schneider Electric possède 15 applications fonctionnant sur AWS. Quant à son intranet, il utilise Amazon Virtual Private Cloud (Amazon VPC).

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