lundi 20 février 2012

Système d’exploitation, retour aux fondamentaux…

fév 20

A quelques jours du lancement de la version beta de Windows 8, nommée « Consumer Preview » annoncé par Microsoft pour le 29 février à Barcelone, à l’occasion du Mobile World Congress, retour sur l’histoire des systèmes d’exploitation… D’autant que Microsoft lui-même déclare que son Windows 8 est « une réinvention complète du système d’exploitation Windows ». Son nouveau logo qui vient juste d’être officialisé, se veut également porteur de cette symbolique, être un retour «  à sa signification d’origine pour ramener Windows à ses racines ».
Aujourd’hui, quand les tablettes numériques « piaffent » aux portes des entreprises dont elles bousculent les usages, qui se souvient de la naissance des systèmes d’exploitation ? Et pourtant, ils furent le premier sentier ouvert sur le monde numérique !
Longtemps avant les systèmes d’exploitation « mobiles », iOS et Android, qui sont entre presque toutes les mains aujourd’hui, les UNIX, Vista et OS X connectés à chaque souris de la planète numérique, il y eut… des cartes perforées ! C’était dans les années 60.
A cette époque, un ordinateur, c’était une chaine de périphériques : un disque dur, un lecteur de cartes perforées, une imprimante. L’ordinateur passait plus de temps à attendre que chaque périphérique fasse son travail qu’à exécuter tel ou tel programme. De plus, il ne pouvait être utilisé que par un seul utilisateur.

Multics, le premier système d’exploitation

Multics (MULTiplexed Information and Computing Service), premier système d’exploitation capable d’exécuter plusieurs programmes, a été présenté en 1965 à la Conférence « Automne Joint Computer » par le Massachusetts Institute of Technology.
C’était en soi un projet visionnaire ! En effet, il a été imaginé par les chercheurs du MIT avec l’idée que l’on puisse disposer de matériel informatique, à l’instar du réseau électrique, avec des prises dans chaque pièces ! Ils rêvent ainsi d’un système multitâches, multiutilisateurs, partout disponible. L’idée est même de modéliser le projet sur toute la ville de Boston !
Concrètement, Multics chargeait en mémoire plusieurs programmes qui s’exécutaient successivement pendant que les périphériques faisaient leur besogne, selon la technique de multiprogrammation. Il fut à la base du multitâche des systèmes d’exploitation suivants. Autre avantage, pour l’époque, le système d’exploitation Multics autorisait des utilisateurs distincts. Le fait de pouvoir en démultiplier ainsi l’utilisation n’était pas négligeable sur le plan de la rentabilité pour l’entreprise utilisatrice compte tenu du coût très élevé de ces technologies. Malgré cela, Multics fut un échec commercial du fait de la complexité de son langage de programmation. Il prend pourtant une place importante dans l’histoire de l’informatique, car son concept a fait rêver deux ingénieurs ayant contribué au système Multics, Ken Thompson et Dennis Ritchie, qui sont à l’origine du système UNIX.

De Multics à MS-DOS

DOS (disk operating system) est un système d’exploitation assez rudimentaire. Il n’est pas multitâche, ne possède pas de mémoire virtuelle… Mais c’est sans doute MS-DOS, puis Windows qui ont fait entrer la notion de système d’exploitation dans la conscience collective des utilisateurs de micro-ordinateurs, du fait de leur présence d’origine sur la plupart des machines.
Pourtant, le tout premier MS-DOS n’a pas été écrit par Microsoft. Bill Gates recherchait un système d’exploitation pour IBM. Il rachète alors QDOS (Quick and Dirty OS) qui est une version light d’un disciple d’UNIX : Control Program/Monitor. Ce système d’exploitation du Digital Research Inc, créé en 1980 par Gary Kildall. Il demande à son auteur, Tim Paterson, d’adapter son QDOS pour le faire fonctionner sur l’IBM PC. Il l’appellera MS-DOS. Le MS-DOS 1.00 sort en juillet 1981, Il ne supporte que les disquettes, avec un maximum de 64 fichiers par disquette. Les répertoires n’étaient pas supportés. Il faudra attendre mars 1983, le MS-DOS 2.00 qui sera le premier système d’exploitation  à supporter également un disque dur et des répertoires. Les versions de MS-DOS se succèdent jusqu’à la dernière version de MS-DOS 8, en 2000, intégrée à Windows ME, adroitement cachée sous ce dernier.

De MS-DOS à Windows

Si l’on a découvert le numérique sur des écrans tactiles, le clignotement du curseur sur un écran noir et le mystique « C:\> » de MS-DOS relèvent certainement des « contes et légendes de l’informatique » ! Bill Gates quant à lui ne voulait pas être en reste avec Apple qui avait intégré les interfaces graphiques à son système d’exploitation. Il va donc s’inspirer de son concurrent et faire évoluer MS-DOS vers un système qui devait s’appeler « Interface Manager », à son tour équipé d’une interface graphique qui faisait tourner plusieurs applications et particulièrement une application de retouche graphique « Windows Paint » et un traitement de texte « Windows Write ». Il décidera finalement de baptiser son système d’exploitation tout simplement « Windows » !
A ses débuts, Windows déçoit du fait de sa lenteur. Il a même failli être abandonné. Pourtant, Gates tient bon. Il fait sortir Windows 2.0 en 1987 qui intègre  Excel et Word, le premier traitement de texte doté des célèbres icônes Wysiwig (What You See Is What You Get). En 1990 sort la première version vraiment fonctionnelle et graphique de son système, Windows 3.1, intégrant également les polices TrueType. C’est ce système d’exploitation qui apportera à Microsoft sa position hégémonique sur le marché de la micro-informatique.

Mais au fait, c’est quoi un système d’exploitation ?

De façon très schématique, on peut dire que le système d’exploitation est un ensemble de programmes situé au cœur d’un appareil informatique. Il sert d’interface entre le matériel proprement dit et les logiciels dont l’utilisateur va avoir besoin.
Le système d’exploitation facilite l’exploitation des périphériques matériels, il en coordonne et optimise l’utilisation. Intermédiaire entre les logiciels applicatifs, il leur offre une interface de programmation, assure la fiabilité de l’ensemble, permet une certaine tolérance aux pannes et aux fautes des utilisateurs. Il orchestre également l’utilisation du ou des processeur(s) et gère le temps nécessaire à l’exécution de chaque processus, se préoccupe  de réserver les espaces mémoires pour les besoins de chaque programme. Il agence le contenu des disques et mémoires de masse. Et tout cela en répondant aux manipulations de l’utilisateur via les périphériques, clavier,  souris, etc.

http://www.histoire-cigref.org/blog/systeme-d-exploitation-retour-aux-fondamentaux/

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