A lire sur: http://www.infodsi.com/articles/131515/rapport-greenpeace-14-fournisseurs-cloud-passes-crible-energie-propre.html?key=
Depuis plusieurs années, Greenpeace a publié différents rapports sur la « durabilité » des matériels informatiques (Classement Greenpeace des matériels propres : Lenovo au sommet, Apple au piquet), puis des data centers (Rapport Greenpeace sur le green dans l’IT : Premier prix pour Cisco, bonnet d’âne pour Oracle). Aujourd’hui, l’ONG publie une nouvelle édition sur le type d’énergie utilisée par les fournisseurs de Cloud (en fait une version revisitée de leurs data centers). Au total, 14 fournisseurs sont passés au crible. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait que des sociétés américaines, ce qui limite quelque peu l’intérêt de cette étude.
Certains data centers (centre de données) consomment autant d’électricité que 250 000 foyers européens. Si le cloud était un pays, il se classerait au 5e rang mondial en termes de demande en électricité, et ses besoins devraient être multipliés par trois d’ici à 2020.
Un clivage de plus en plus marqué
Le principal enseignement de ce rapport est qu’il il existe un clivage de plus en plus marqué au sein du secteur high-tech. Certaines entreprises, comme Google, Yahoo et Facebook, font des efforts pour alimenter leur cloud en électricité propre, tandis que d’autres, pourtant florissantes et à la pointe de la technologie, comme Amazon, Apple et Microsoft, adoptent une attitude rétrograde en choisissant d’alimenter leurs data centers avec de l’électricité issue du charbon ou du nucléaire.
Ainsi, pendant que Facebook s’implante en Suède et alimente son nouveau data center à partir d’énergies renouvelables, Apple investit un milliard de dollars aux Etats-Unis pour faire tourner son iCloud essentiellement grâce au charbon.
Ainsi, on estime que près de 500 milliards de dollars seront investis dans le secteur au cours de l’année à venir pour satisfaire - mais aussi pour stimuler - notre besoin de disposer en tout temps et en tout lieu d’un accès illimité et instantané aux données de nos ordinateurs, téléphones et autres terminaux mobiles.
Le cloud informatique est alimenté par des « data centers », véritables usines de l’âge numérique du 21e siècle. Ils abritent des milliers d’ordinateurs qui stockent et gèrent toutes les données prêtes à consommer que nous accumulons. Ces data centers du cloud consomment une très grande quantité d’électricité : l’équivalent d’environ 250 000 foyers européens pour certains d’entre eux.
Les entreprises high-tech sont à la pointe de l’innovation et disposent d’un énorme potentiel en matière d’énergies propres. Malheureusement, la plupart d’entre elles se développent très vite sans tenir compte des conséquences de leurs choix énergétiques.
Le cloud étant extrêmement énergivore, l’accès à d’importantes quantités d’électricité est un critère qui pèse lourd dans le choix du lieu d’implantation des data centers, et la facture d’électricité est un poste clé dans les dépenses des entreprises qui utilisent le cloud.
C’est pourquoi des progrès considérables ont été accomplis pour améliorer, dès la phase de conception, l’efficacité énergétique des data centers et des milliers d’ordinateurs qu’ils hébergent. Toutefois, ces efforts n’ont entraîné aucune économie d’énergie dans les faits, en raison de la croissance exponentielle du cloud computing.
Les entreprises ne doivent pas uniquement se contenter de surveiller leur consommation d’électricité : elles doivent aussi se demander d’où provient l’électricité qu’elles consomment.
14 fournisseurs à la loupe
Dans ce rapport, Greenpeace a élargi son étude à 14 entreprises leaders du cloud computing, et a examiné de plus près les régions du monde où se concentrent les centres de données. Greenpeace analyse les défis que doit relever le secteur de l’informatique et les perspectives dont il dispose pour jouer un rôle constructif dans le déploiement des énergies renouvelables.
Principaux résultats du rapport :
1. Amazon, Apple et Microsoft n’accordent pas suffisamment d’attention à la provenance de l’électricité qu’elles consomment et continuent d’avoir largement recours aux énergies sales pour alimenter leur cloud alors que leurs besoins sont exponentiels.
2. Yahoo et Google continuent de montrer l’exemple en faisant de l’accès aux énergies renouvelables une priorité pour la croissance de leur cloud ; ces deux entreprises soutiennent de plus en plus activement les politiques favorables à l’augmentation des investissements dans les énergies propres.
3. Facebook est désormais l’ami des énergies renouvelables. Le célèbre réseau social a fait le premier pas dans la bonne direction avec la construction d’un data center, en Suède, pouvant être entièrement alimenté par des énergies renouvelables.
4. Les fermes de serveurs ont tendance à se concentrer dans les mêmes régions (la Caroline du Nord aux Etats-Unis notamment), ce qui a des répercussions considérables sur la demande en énergie et la gestion du réseau. Si rien n’est fait pour contrer cette tendance, il sera de plus en plus difficile de réorienter les investissements et de proposer aux collectivités voisines des sources d’électricité non polluantes.
5. Akamai, responsable de la gestion d’un gros volume de trafic sur le Net, est la première entreprise du secteur à avoir pris l’initiative de mesurer son intensité carbone au moyen de l’« indicateur d’efficacité de l’utilisation carbone » (Carbon Utilization Effectiveness). Les autres entreprises n’ont pas mis à profit cet indicateur.
6. Certaines entreprises se sont efforcées de montrer une image « verte » de leur cloud, malgré une transparence insuffisante et l’utilisation d’indicateurs ne permettant pas d’évaluer de manière satisfaisante les performances ou l’impact environnemental réel de leurs activités.
7. Des signes encourageants indiquent une volonté croissante au sein du secteur de collaborer et de partager en open source les meilleures pratiques en matière de développement hardware et software, ce qui pourrait accélérer les améliorations et le déploiement d’une conception high-tech efficace et propre du point de vue énergétique.
8. Davantage d’entreprises semblent adopter une approche proactive pour faire en sorte que leurs besoins en énergie soient couverts par des sources d’électricité renouvelables et déjà disponibles ; ces démarches positives auront des conséquences de plus en plus importantes sur notre avenir énergétique.
mercredi 18 avril 2012
Greenpeace publie aujourd’hui un rapport intitulé Votre cloud est-il net ? (lire le résumé en françaiset le rapport intégral en anglais) qui étudie les services de cloud computing proposés par des acteurs majeurs d’Internet tels qu’Amazon, Apple ou Microsoft. La croissance du cloud computing
est exponentielle et la demande en électricité qu’elle génère est très
forte. Mais cette demande est principalement satisfaite à partir de
sources d’énergie sales, comme le charbon ou le nucléaire. A noter que
la publication de ce rapport coïncide avec la Journée mondiale de la
Terre le 22 avril prochain. Organisée depuis 1970, cette date symbolique
a pour but de sensibiliser les populations aux enjeux du développement
durable et promouvoir une approche environnementale au niveau
international.Depuis plusieurs années, Greenpeace a publié différents rapports sur la « durabilité » des matériels informatiques (Classement Greenpeace des matériels propres : Lenovo au sommet, Apple au piquet), puis des data centers (Rapport Greenpeace sur le green dans l’IT : Premier prix pour Cisco, bonnet d’âne pour Oracle). Aujourd’hui, l’ONG publie une nouvelle édition sur le type d’énergie utilisée par les fournisseurs de Cloud (en fait une version revisitée de leurs data centers). Au total, 14 fournisseurs sont passés au crible. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait que des sociétés américaines, ce qui limite quelque peu l’intérêt de cette étude.
Certains data centers (centre de données) consomment autant d’électricité que 250 000 foyers européens. Si le cloud était un pays, il se classerait au 5e rang mondial en termes de demande en électricité, et ses besoins devraient être multipliés par trois d’ici à 2020.
Un clivage de plus en plus marqué
Le principal enseignement de ce rapport est qu’il il existe un clivage de plus en plus marqué au sein du secteur high-tech. Certaines entreprises, comme Google, Yahoo et Facebook, font des efforts pour alimenter leur cloud en électricité propre, tandis que d’autres, pourtant florissantes et à la pointe de la technologie, comme Amazon, Apple et Microsoft, adoptent une attitude rétrograde en choisissant d’alimenter leurs data centers avec de l’électricité issue du charbon ou du nucléaire.
Ainsi, pendant que Facebook s’implante en Suède et alimente son nouveau data center à partir d’énergies renouvelables, Apple investit un milliard de dollars aux Etats-Unis pour faire tourner son iCloud essentiellement grâce au charbon.
Ainsi, on estime que près de 500 milliards de dollars seront investis dans le secteur au cours de l’année à venir pour satisfaire - mais aussi pour stimuler - notre besoin de disposer en tout temps et en tout lieu d’un accès illimité et instantané aux données de nos ordinateurs, téléphones et autres terminaux mobiles.
Le cloud informatique est alimenté par des « data centers », véritables usines de l’âge numérique du 21e siècle. Ils abritent des milliers d’ordinateurs qui stockent et gèrent toutes les données prêtes à consommer que nous accumulons. Ces data centers du cloud consomment une très grande quantité d’électricité : l’équivalent d’environ 250 000 foyers européens pour certains d’entre eux.
Les entreprises high-tech sont à la pointe de l’innovation et disposent d’un énorme potentiel en matière d’énergies propres. Malheureusement, la plupart d’entre elles se développent très vite sans tenir compte des conséquences de leurs choix énergétiques.
Le cloud étant extrêmement énergivore, l’accès à d’importantes quantités d’électricité est un critère qui pèse lourd dans le choix du lieu d’implantation des data centers, et la facture d’électricité est un poste clé dans les dépenses des entreprises qui utilisent le cloud.
C’est pourquoi des progrès considérables ont été accomplis pour améliorer, dès la phase de conception, l’efficacité énergétique des data centers et des milliers d’ordinateurs qu’ils hébergent. Toutefois, ces efforts n’ont entraîné aucune économie d’énergie dans les faits, en raison de la croissance exponentielle du cloud computing.
Les entreprises ne doivent pas uniquement se contenter de surveiller leur consommation d’électricité : elles doivent aussi se demander d’où provient l’électricité qu’elles consomment.
14 fournisseurs à la loupe
Dans ce rapport, Greenpeace a élargi son étude à 14 entreprises leaders du cloud computing, et a examiné de plus près les régions du monde où se concentrent les centres de données. Greenpeace analyse les défis que doit relever le secteur de l’informatique et les perspectives dont il dispose pour jouer un rôle constructif dans le déploiement des énergies renouvelables.
Principaux résultats du rapport :
1. Amazon, Apple et Microsoft n’accordent pas suffisamment d’attention à la provenance de l’électricité qu’elles consomment et continuent d’avoir largement recours aux énergies sales pour alimenter leur cloud alors que leurs besoins sont exponentiels.
2. Yahoo et Google continuent de montrer l’exemple en faisant de l’accès aux énergies renouvelables une priorité pour la croissance de leur cloud ; ces deux entreprises soutiennent de plus en plus activement les politiques favorables à l’augmentation des investissements dans les énergies propres.
3. Facebook est désormais l’ami des énergies renouvelables. Le célèbre réseau social a fait le premier pas dans la bonne direction avec la construction d’un data center, en Suède, pouvant être entièrement alimenté par des énergies renouvelables.
4. Les fermes de serveurs ont tendance à se concentrer dans les mêmes régions (la Caroline du Nord aux Etats-Unis notamment), ce qui a des répercussions considérables sur la demande en énergie et la gestion du réseau. Si rien n’est fait pour contrer cette tendance, il sera de plus en plus difficile de réorienter les investissements et de proposer aux collectivités voisines des sources d’électricité non polluantes.
5. Akamai, responsable de la gestion d’un gros volume de trafic sur le Net, est la première entreprise du secteur à avoir pris l’initiative de mesurer son intensité carbone au moyen de l’« indicateur d’efficacité de l’utilisation carbone » (Carbon Utilization Effectiveness). Les autres entreprises n’ont pas mis à profit cet indicateur.
6. Certaines entreprises se sont efforcées de montrer une image « verte » de leur cloud, malgré une transparence insuffisante et l’utilisation d’indicateurs ne permettant pas d’évaluer de manière satisfaisante les performances ou l’impact environnemental réel de leurs activités.
7. Des signes encourageants indiquent une volonté croissante au sein du secteur de collaborer et de partager en open source les meilleures pratiques en matière de développement hardware et software, ce qui pourrait accélérer les améliorations et le déploiement d’une conception high-tech efficace et propre du point de vue énergétique.
8. Davantage d’entreprises semblent adopter une approche proactive pour faire en sorte que leurs besoins en énergie soient couverts par des sources d’électricité renouvelables et déjà disponibles ; ces démarches positives auront des conséquences de plus en plus importantes sur notre avenir énergétique.
Source: infoDSI.com
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