Le budget : c'est six mois de préparation... et un an de justification de son dépassement. Voici une petite phrase qu'on entend de plus en plus souvent au sein des DSI (Direction des Systèmes d’Information).
Le pilotage budgétaire s’est largement répandu durant des années  marquées par une certaine stabilité. Or, cette dernière n’est pas le  quotidien des DSI. L'incertitude sur les activités récurrentes et les  projets SI croît chaque année, compliquant l’élaboration budgétaire.  Bien pire, « le budget coûte cher à mettre en place : en temps, en  moyens humains et en progiciels de gestion » constate. 40% des  entreprises de plus de 500 salariés le jugent trop lourd et trop  complexe selon une étude HEC-DLFCG. Inefficace et coûteux, le budget  peut vite devenir un fardeau à porter pour les DSI d’autant qu’il n’est  pas un outil sûr et impartial. Il est en réalité influencé par de  nombreux facteurs : comportements intéressés, rapports de forces entre  managers, bonus indexés sur des objectifs minimisés, etc. Enfin, le  suivi du budget ainsi établi amène plus souvent à une course à la  production de reportings pas toujours adéquats plutôt qu’à des analyses à  plus forte valeur ajoutée !
Pour répondre à ces problématiques, de nouveaux outils et méthodes  d’élaboration budgétaire ont vu le jour. La méthode ABC/ABM (Activity  Based Costing ou analyse par les activités / Activity Based Management) a  pour objectif d’identifier les ressources utiles à la livraison de  services SI et les plans d'actions associés à mettre en œuvre. La  méthode BBZ (Budget Base Zéro) impose pour sa part que chaque dépense  soit justifiée et transforme par voie de conséquences les pratiques des  chefs de projets. Dans les deux cas, ces méthodes permettent de  challenger les processus existants.
Des pratiques encore plus novatrices ont émergé. Le "beyond budget" a  pour ambition de s'affranchir de la logique d'objectifs fixes  déterminés. Le « rolling forecast », quant à lui, se base sur des  projections régulières et glissantes sur l’année pour obtenir un  processus de prévision continu. Dans les deux cas, elles offrent plus de  flexibilité, de réactivité et une meilleure optimisation des  ressources.
Cependant, si ces méthodes intéressent les DSI, encore faut-il pouvoir  les mettre en œuvre. Le plus souvent la DSI n’est pas suffisamment  outillée ou mature pour le faire. Le syndrome de la page blanche guette.  Plutôt que de se lancer dans une réflexion sur la mise en place de ces  nouveaux instruments de pilotage, les DSI devraient s'atteler à propager  les bonnes pratiques budgétaires et faire progresser la culture  financière au sein de leur organisation. Former les chefs de projet sur  des notions de contrôle de gestion est une piste d’amélioration à  préconiser. De nombreuses DSI sont perçues comme des centres de coûts et  se heurtent à un manque de maturité financière tant en interne que de  la part de leurs clients, ce qui n'encourage pas les bons comportements.
Le pilotage budgétaire traditionnel n'est certes pas toujours la  panacée, mais sa meilleure maîtrise permettra un pilotage de la  performance plus pointu répondant à des objectifs concrets et vertueux :  mieux appréhender la facture SI, former les responsables d’équipe au  pilotage budgétaire, identifier les leviers de réduction de coûts,  refacturer les coûts à l’usage dans le cadre d’une DSI centrale, etc.  Soit autant de challenges à relever pour le DSI.
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A propos de Kurt Salmon
Le 1er janvier 2011, Ineum Consulting et Kurt Salmon Associates se sont  unis pour créer une organisation unique, intégrée et globale qui opère  sur les 5 continents, sous une même marque : Kurt Salmon. La nouvelle  entité compte 1 600 consultants, experts en stratégie, organisation et  management, regroupés au sein de practices sectorielles ou  fonctionnelles.
http://www.infodsi.com/articles/122794/dsi-doit-mettre-son-budget-pilori-stephanie-sakhochian-senior-manager-kurt-salmon.html?key=
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