Publié le 02 septembre 2011
A propos de... Johnatan Farouz
Pour motiver ses employés, et limiter la fuite des talents, l'entreprise doit offrir à ses derniers un espace d'expression conséquent, tout en récompensant les prises d'initiatives réussies
Interview avec Franck Nouyrigat, initiateur du principe des Start-up week-end.
L'Atelier : On entend régulièrement parler de la notion de "fuite des talents". Quels sont les moyens dont dispose l'entreprise pour conserver ses meilleurs éléments?
Franck Nouyrigat :Plus que l'entreprise en elle-même, c'est la culture de cette dernière qui doit évoluer. Une fois arrivées au sommet, les sociétés sont souvent bien trop lourdes et n'osent plus prendre de risques. De ce fait, les employés disposent généralement d'une liberté d'action extrêmement réduite. Ils n'ont pas la possibilité d'exprimer leurs capacités et leurs idées au-delà du simple cadre de leur service ou de leurs responsabilités. Et ce malgré les nombreux outils sociaux et de communication dont ils disposent. Mon mot d'ordre est donc le suivant: faites confiance à vos employés. Donnez-leur les moyens de leurs ambitions, et favorisez la prise d'initiative. Concrètement, à partir du moment où un employé présente une idée qui peut se révéler bénéfique à l'entreprise, il est nécessaire que celle-ci puisse remonter efficacement aux décisionnaires, par le biais de réseaux internes à l'entreprise notamment. A eux ensuite de donner les moyens techniques et financiers à l'employé pour que celui-ci puisse la réaliser.
Dans cette optique, comment l'entreprise peut-elle utiliser les nouveaux outils technologiques mis à sa disposition ?
Pour rendre efficients ces changements, l'entreprise doit absolument promouvoir une transparence au sein de ses services. Et faire en sorte que la transmission de l'information soit efficiente d'un service à l'autre. Réseaux sociaux, groupes de discussions en ligne... Les nouveaux outils sociaux de l'entreprise doivent constituer le vecteur principal de ces modifications. Autre notion importante: celle de "lien" entre vie privée et vie professionnelle. La frontière entre ces deux dernières s'estompe de plus en plus, et les employés cherchent une continuité entre ce qu'ils font au bureau et la vie qu'ils peuvent mener chez eux.
A l'inverse, je ne pense pas que le processus de "gamification", qu'on porte aux nues depuis quelques temps, soit réellement pertinent. A mon sens, il ne s'agit là que de poudre aux yeux, et d'une réhabilitation du principe de l'employé du mois. Employer les nouvelle technologies, oui, mais à condition que cela se fasse de manière ciblée et pertinente.
Au final, quelles implications ce constat peut-il avoir pour l'entreprise en elle-même?
Pour évoluer dans le bon sens, les entreprises doivent inclure les innovations technologiques dans leur mode de fonctionnement même, et ne pas se contenter d'une sorte de "saupoudrage". C'est une modification du paradigme de l'entreprise qui doit se mettre en place, et cette modification est difficilement acceptée par les grands groupes, assez peu flexibles. Toutefois, l'on observe l'émergence d'entreprises qui, malgré leur taille conséquente, parviennent à appliquer ces processus. Il s'agit dans la majorité des cas des entreprises IT, dont le mode fonctionnement prend très largement sa source dans la culture de la génération Y.
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