A lire sur: http://www.lemagit.fr/article/infosys-wipro-tcs-hcl-technologies-cognizant-tata-consultancy-services/11025/1/le-doute-plane-sur-sante-reelle-des-ssii-indiennes/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20120514&xtor=ES-6
Le 11 mai 2012 (14:16) - par Valery Marchive
Vont-elles bien ou pas ? Infosys avait semé le doute avec ses résultats
pour le premier trimestre 2012. Mais TCS et HCL avaient rapidement
rassuré. Las, les prévisions de Wipro, et surtout celles de Cognizant -
en particulier sur un secteur clé pour TCS - sont à leur tour venues
rafraichir les optimistes. Le doute sur les performances à court terme
des SSII indiennes apparaît dès lors comme la seule certitude.
Rien n’est plus certain aujourd’hui que le doute quant aux
perspectives à court terme pour les SSII indiennes. Certes, le premier
trimestre 2012 s’est plutôt bien déroulé pour la plupart. Pour le
premier trimestre 2012, TCS a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de
2,65 Md$ (+2,5 % par rapport au trimestre précédent et +20,45 % sur un
an), assorti d’un bénéfice net de 596 M$ (+3,74 % et +12,24 %
respectivement). HCL a annoncé pour sa part un chiffre d’affaires de
1,05 Md$ (+2,54 % sur trois mois et +14,54 % sur un an), pour un
bénéfice net de 121 M$ (+8,04 % et +17,48 % respectivement). Ces deux
bonnes nouvelles sont intervenues après qu’Infosys a annoncé un chiffre
d’affaires de 1,77 Md$ au premier trimestre 2012, soit près de 2 % de
moins qu’au trimestre précédent, et prévu une croissance de 8 à 10 %
pour l’exercice 2012-2013. De quoi rassurer les marchés ? En partie. De
fait, Wipro a également annoncé de plutôt bons résultats pour le premier
trimestre : chiffre d’affaires de 1,94 Md$ (+2,65 % par rapport au
trimestre précédent, et +4,5 % sur un an), et bénéfice net de 291 M$
(+5,83 % par rapport à la fin 2011, mais -6,13 % sur un an). Mais son
directeur financier et son Pdg n’ont pas manqué de souligner la
«volatilité de l’environnement» ou encore «l’incertitude» pour mieux
justifier une prévision stable sur un an de chiffre d’affaires pour le
second trimestre de l’année.
L’économie mondiale reste convalescente
Pour certains, les résultats de Wipro montrent clairement que tout n’est pas rose pour l’industrie IT indienne. Mais c’est Cognizant qui est véritablement venu semer le trouble. Cette vraie-fausse SSII américaine a habitué les marchés à une croissance rapide, voire tout bonnement insolente. Et voilà qu’elle a décidé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012, les ramenant de 23 % à 20 %. Certes, ces chiffres ont encore de quoi faire rêver. Mais leur justification n’augure rien de bon pour le reste des SSII indiennes.
Cognizant assure ainsi constater une «accélération de la demande moins rapide que prévu» auparavant, pour le court terme. Chez nos confrères de l’Economic Times of India, Moshe Katri, directeur exécutif de Cowen & Co, une entreprise de services financiers, estime que 2012 «a commencé un peu comme 2009, avec des délais sur les budgets qui expliquent que les entreprises ont du mal à avoir de la visibilité ». En fait, pour Infosys, l’incertitude est devenue «la nouvelle norme ». Et la SSII d’indiquer constater une absence complète de croissance des budgets IT dans le secteur bancaire et des services financiers. Une mauvaise nouvelle pour des SSII qui y sont fortement présentes. Et notamment pour TCS sur laquelle JP Morgan a abaissé sa recommandation : alors que TCS a réalisé 43 % de son activité sur ce secteur au cours de son exercice fiscal passé, Cognizant a souligné que c’est précisément là que l’accélération de la demande n’est pas au rendez-vous.
Une concurrence plus rude et plus diverse
Mais les SSII indiennes commencent peut-être à sentir les effets concrets de la présence désormais très significative de leurs concurrents occidentaux sur leurs terres, et l’on pense notamment à IBM et Accenture, entre autres. Mais la croissance de l’adoption des offres de type SaaS ou PaaS n’est pas non plus sans avoir d’impact. Conséquence, selon Amneet Singh, directeur pour l’Inde d’Everest Group : les contrats sont beaucoup plus petits qu’il y a quelques années, et leur durée est plus courte. Selon Tata, les budgets IT sont en outre revus plus fréquemment, ce qui accroit encore l’incertitude. Et ils contribuent à expliquer la durée plus courte des contrats. Selon les analystes d’Information Services Group, le nombre de contrats restructurés devrait progresser de 20 % cette année. Toutefois, Wipro ne prévoit pas d’évolution significative des prix pour l’exercice fiscal 2012-2013 qui vient de commencer.
L’échéance américaine
Enfin, les SSII indiennes doivent compter avec des circonstances extérieures qui vont renforcer la pression à laquelle elles sont déjà soumises dans leurs rapports avec leur principal marché, l’Amérique du Nord. Les polémiques liées aux visas de travail pour les Etats-Unis sont récurrentes depuis plusieurs années mais la proximité de l’échéance présidentielle promet de renforcer les tensions. Pas dupes, TCS et Wipro ont clairement exprimé des intentions d’embauche localement outre-Atlantique. Mais cela suffira-t-il à calmer les esprits ? Lueur d’espoir, tout de même, malgré les incertitudes économiques qui planent sur la zone Euro : selon Gartner, 2011 aurait marqué un tournant en Europe continentale dans la manière dont les décideurs appréhendent les services IT offshore. Le relais de croissance tant attendus pourraient enfin venir.
L’économie mondiale reste convalescente
Pour certains, les résultats de Wipro montrent clairement que tout n’est pas rose pour l’industrie IT indienne. Mais c’est Cognizant qui est véritablement venu semer le trouble. Cette vraie-fausse SSII américaine a habitué les marchés à une croissance rapide, voire tout bonnement insolente. Et voilà qu’elle a décidé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012, les ramenant de 23 % à 20 %. Certes, ces chiffres ont encore de quoi faire rêver. Mais leur justification n’augure rien de bon pour le reste des SSII indiennes.
Cognizant assure ainsi constater une «accélération de la demande moins rapide que prévu» auparavant, pour le court terme. Chez nos confrères de l’Economic Times of India, Moshe Katri, directeur exécutif de Cowen & Co, une entreprise de services financiers, estime que 2012 «a commencé un peu comme 2009, avec des délais sur les budgets qui expliquent que les entreprises ont du mal à avoir de la visibilité ». En fait, pour Infosys, l’incertitude est devenue «la nouvelle norme ». Et la SSII d’indiquer constater une absence complète de croissance des budgets IT dans le secteur bancaire et des services financiers. Une mauvaise nouvelle pour des SSII qui y sont fortement présentes. Et notamment pour TCS sur laquelle JP Morgan a abaissé sa recommandation : alors que TCS a réalisé 43 % de son activité sur ce secteur au cours de son exercice fiscal passé, Cognizant a souligné que c’est précisément là que l’accélération de la demande n’est pas au rendez-vous.
Une concurrence plus rude et plus diverse
Mais les SSII indiennes commencent peut-être à sentir les effets concrets de la présence désormais très significative de leurs concurrents occidentaux sur leurs terres, et l’on pense notamment à IBM et Accenture, entre autres. Mais la croissance de l’adoption des offres de type SaaS ou PaaS n’est pas non plus sans avoir d’impact. Conséquence, selon Amneet Singh, directeur pour l’Inde d’Everest Group : les contrats sont beaucoup plus petits qu’il y a quelques années, et leur durée est plus courte. Selon Tata, les budgets IT sont en outre revus plus fréquemment, ce qui accroit encore l’incertitude. Et ils contribuent à expliquer la durée plus courte des contrats. Selon les analystes d’Information Services Group, le nombre de contrats restructurés devrait progresser de 20 % cette année. Toutefois, Wipro ne prévoit pas d’évolution significative des prix pour l’exercice fiscal 2012-2013 qui vient de commencer.
L’échéance américaine
Enfin, les SSII indiennes doivent compter avec des circonstances extérieures qui vont renforcer la pression à laquelle elles sont déjà soumises dans leurs rapports avec leur principal marché, l’Amérique du Nord. Les polémiques liées aux visas de travail pour les Etats-Unis sont récurrentes depuis plusieurs années mais la proximité de l’échéance présidentielle promet de renforcer les tensions. Pas dupes, TCS et Wipro ont clairement exprimé des intentions d’embauche localement outre-Atlantique. Mais cela suffira-t-il à calmer les esprits ? Lueur d’espoir, tout de même, malgré les incertitudes économiques qui planent sur la zone Euro : selon Gartner, 2011 aurait marqué un tournant en Europe continentale dans la manière dont les décideurs appréhendent les services IT offshore. Le relais de croissance tant attendus pourraient enfin venir.
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