De nombreuses sociétés mettent en place des
programmes permettant aux salariés d'utiliser leur propre appareil pour
le travail. Une nécessité qui apporterait de vrais bénéfices, mais
également des questions liées à la sécurité.
Les politiques d'adoption du Bring Your Own
Device (BYOD) se développent rapidement au sein des entreprises. En
effet, une étude menée par
Forrester pour
TrendMicro
montre que 75% se sont engagés dans la consumérisation en développant
des politiques d'adoption de cette tendance. De la même façon, 60% des
entreprises ont mis en place un programme dédié pour les mobiles ou ont
prévu de le faire dans l'année à venir. Un constat qui ne semble pas
étonner
Taher ElGamal, chief security adviser d'
Axway. "
Cette
tendance va continuer de se développer, impulsée notamment par les
individus qui sont tous des consommateurs qui passent de plus en plus de
temps sur leur smartphone", explique t-il à L'Atelier. Malgré
tout, cela ne signifie pas que toutes les entreprises soient en mesure
d'être efficaces face à ce phénomène. En effet, moins de la moitié de
celles ayant prévu ou adopté un programme BYOD l'ont inscrit de manière
formelle (46%). Et pour cause, le développement de tels programmes
semble difficile à mettre en place, selon
Laurent Geray, responsable innovation chez
Volvo IT France, entité qui a mis au point un système d'intégration des appareils personnels. "
Une
entreprise peut penser, a priori, qu'un programme BYOD est un vaste
projet très coûteux même s'il représente une baisse des coûts de support", note t-il.
Des travailleurs productifs
Pourtant, le fait qu'un salarié utilise son propre matériel aurait
pour conséquence d'augmenter sa productivité. C'est du moins une raison
qui aurait motivé 70% des entreprises ayant mis en place un tel
programme. Une bonne raison, à en croire le responsable innovation chez
Volvo IT France, qui considère que "
le fait d'utiliser son propre
matériel fait que le collaborateur est plus enclin à l'exploiter plus et
mieux, comme la possibilité de pouvoir travailler en dehors du bureau".
Des bénéfices qui semblent se confirmer lorsque l'on sait que les
motivations des entreprises ayant mis en place de tels programmes sont
également l’accès aux données d'entreprise à distance (63 %) ainsi que
par l'utilisation des appareils mobiles personnels pour le travail
(52%). Ce qui devrait décider les entreprises à fournir "
les outils
nécessaires à leurs employés, notamment des outils simples, pour
répondre à la demande des collaborateurs mais également parce que, sans
cela, les salariés trouveront une solution d'accès à ces données eux
même", précise Talher ElGamal. Ce qui pourrait poser des problèmes de sécurité.
Un manque de considération pour la sécurité ?
Car malgré tout, peu d'entreprises ont évalué les conséquences en
matière de sécurité liées à l'adoption des programmes BYOD (34%) ou ont
mis en place une politique mobile pour protéger les données et les
applications de l'entreprise (37%). Ce qui devrait pourtant être
important pour Talher ElGamal pour qui le fait qu'un employé apporte son
propre appareil nécessite "
une attention particulière et le recours
à des solutions complètes de sécurité qui sont déjà disponibles, comme à
la sensibilisation et la formation des collaborateurs sur l'existence
de données sensibles ou confidentielles". Mais pour Laurent Geray, la problématique serait plus large "
puisqu'il
ne s'agit pas d'abord d'un problème d'appareil, une clef USB
représentant le même risque de diffusion de documents, ce qui nécessite
surtout une vraie politique générale de sécurité des données, notamment
de classification des données accessibles ou non". A
noter, enfin, que 31% des sociétés ayant adopté un programme BYOD ont
changé les modalités de remboursement des forfaits téléphoniques et 32%
des forfaits de téléchargement de données.
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