jeudi 22 mars 2012
Le
sommet de l’ICANN a été marqué par un fait externe à l’instance de
gouvernance de l’Internet. Le département du commerce des États-Unis a
créé la surprise, en annonçant sa décision d’annuler l’appel d’offres en
cours portant sur l’attribution de la gestion de la fonction IANA
(Internet Assigned Numbers Authority) de l’Internet. Ce contrat porte
sur trois aspects clefs de la gestion technique de l'Internet : le
nommage (le système des noms de domaine), l'adressage (les adresses IP)
et les protocoles techniques visant à encadrer ces fonctions.Gérer la fonction IANA permet à l'ICANN d'activer ou de supprimer une extension Internet. A titre d'exemple, c'est vers l'ICANN que la Commission européenne a dû se tourner en 2005 afin d'activer le .EU, alors nouvelle extension lancée cette année là comme territoire virtuel de l'Europe sur Internet.
Dans le cadre du lancement des nouvelles extensions génériques, la fonction IANA est donc un élément clef pour l'ICANN car il lui permet d'activer (ou non) les extensions que l'organisme aura ratifiées. Le sommet de Costa Rica a d'ailleurs apporté les derniers réglages au programme des nouveaux gTLD (.MASOCIETE, .BANQUE, .VILLE, etc.). Des précisions ont été données sur le traitement de lots au-delà 500 demandes de candidatures, le calendrier a été confirmé (prochaine étape : la fermeture des appels à candidature le 12/04) et la sanctuarisation des appellations « Croix Rouge » et « Comité Olympique » a été décidée.
Pour Stéphane Van Gelder, président du GNSO de l’ICANN et directeur général de registrar accrédité INDOM, : « Le fait le plus marquant est l’annulation par le gouvernement américain de l’appel d’offres pour la gestion de la fonction IANA, actuellement assurée par l’ICANN. La raison officielle invoquée pour justifier cette annulation est l’inadéquation des offres reçues avec les intérêts de la communauté Internet mondiale. Cette décision a pu être interprétée comme un désaveu de l’ICANN, qui a participé à l’appel d’offres annulé. »
« Quelle serait la raison d’être de l’ICANN sans la gestion de la fonction IANA ? »s’interroge Stéphane Van Gelder. « L’ICANN est une instance ouverte et pluripartite, rassemblant autour d’une même table les différentes parties prenantes de l’Internet : gouvernements, grandes entreprises, professionnels de l’Internet, conseil de propriété intellectuelle, utilisateurs… Une entreprise privée ou une administration étatique ne pourrait pas offrir les mêmes garanties que celles portées par l’ICANN aujourd’hui : une gestion indépendante et non lucrative, transparente et participative », conclut-il.
Source: http://www.infodsi.com/articles/130514/apres-sommet-icann-gestion-internet-mise-question-stephane-van-gelder-president-gnso-icann.html?key=
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