Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu'il advient
de vos données à caractère personnel lorsque vous les saisissez en
ligne pour réserver un billet d'avion ? Pouvez-vous réellement supprimer
une photo une fois qu'elle figure sur le site d'un réseau social ?
Savez-vous à qui vous pourriez vous adresser en cas de vol ou
d'utilisation abusive de vos données ?
De
nombreux Européens se posent les mêmes questions. Si Internet prend de
plus en plus d'importance dans notre vie quotidienne, 74 % des
internautes craignent de communiquer trop de données à caractère
personnel les concernant. Un peu plus d'un quart seulement des
utilisateurs de réseaux sociaux, 26 %, et encore moins d'internautes
faisant des achats en ligne, 14 %, ont le sentiment de maîtriser
totalement l'utilisation qui est faite de leurs données.
A
l'heure des réseaux sociaux, des smartphones, qui nous recommandent des
restaurants à proximité de l'endroit où nous nous trouvons, et des
cartes à puce qui contiennent nos données médicales, nos moindres faits
et gestes laissent des traces numériques. Dans le « meilleur des mondes
numériques », il nous faut un ensemble de règles solide pour protéger
nos données. En Europe, l'adoption de la directive de 1995 relative à la
protection des données avait marqué une étape importante pour la
protection effective des données à caractère personnel et de la vie
privée. Cependant, les disparités nationales dans sa transposition ont
abouti à des écarts de protection en fonction de l'Etat membre de
résidence ou d'achat des biens et des services. Une modernisation des
règles en vigueur s'impose donc : celles-ci remontent en effet à une
époque où les flux de données sur Internet étaient encore très limités
et où le fondateur de Facebook n'était âgé que de onze ans.
Afin
d'assurer une protection plus effective des données à caractère
personnel, la Commission européenne proposera prochainement une réforme
qui aboutira à un ensemble unique de règles en matière de protection des
données, couvrant les 27 Etats membres de l'Union européenne. Ces
règles de l'UE s'appliqueront dans le cas où des entreprises traitent
des données à caractère personnel à l'étranger ou proposent des services
à des citoyens de l'Union. Vous disposerez d'un accès aisé aux données
vous concernant et serez en mesure de les transférer d'un prestataire de
services à un autre. Vos photos, vidéos et contacts resteront votre
propriété et ne deviendront pas celle de l'entreprise que vous aurez
choisie pour publier votre profil en ligne. Si vous demandez vos
données, celles-ci vous seront transmises dans un format couramment
utilisé vous permettant de choisir facilement un autre prestataire de
services. Il s'agit de garantir une concurrence loyale.
Avec
le « droit à l'oubli numérique », vous serez mieux armé face aux
risques que présente l'environnement en ligne pour la protection des
données. Si vous ne souhaitez plus que vos données fassent l'objet d'un
traitement et si aucun motif légitime ne justifie plus leur
conservation, vous pourrez demander leur effacement. Ces nouvelles
règles insistent aussi sur le fait que, lorsque vous consentez au
traitement de données vous concernant, il doit s'agir d'un consentement
explicite et pris en toute connaissance de cause. En cas de vol, perte
ou utilisation abusive de vos données, vous devrez en être informé sans
délai, et pas au bout d'une semaine.
Pour
les entreprises, ces nouvelles règles seront synonymes de moins de
paperasserie et d'une plus grande sécurité juridique. Les organisations
auront un interlocuteur unique en matière de protection des données :
l'autorité de contrôle nationale de l'Etat membre où est situé leur
établissement principal.
Les citoyens de
l'Union pourront se fier à l'environnement numérique et profiter sans
hésiter des avantages qu'offrent les achats en ligne, les nouvelles
technologies et le partage d'informations avec des amis aux quatre coins
du monde. Votre pays de résidence ou le pays où se trouve le serveur ou
le siège social d'une entreprise n'auront plus aucune incidence. Ce
renforcement de la confiance permettra, quant à lui, aux entreprises de
se développer, de tirer parti du marché intérieur et de mieux servir les
consommateurs dans toute l'Europe.
Viviane Reding est vice-présidente de la Commission européennehttp://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0201946075279-pourquoi-nous-reformons-la-protection-des-donnees-numeriques-301601.php?xtor=EPR-1500-[idees_debats]-20120314-[s=461370_n=9_c=907_]-409905656@1
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