A lire sur: http://www.decideur-public.info/article-transformation-numerique-des-entreprises-la-coupe-est-encore-loin-des-levres-106192422.html
Vendredi 1 juin 2012
Dans
un contexte économique marqué par l’incertitude, la faible
croissance voire la récession et une concurrence mondiale notamment
de la part d’entreprises issues de pays émergents, les atouts que
constitue l’utilisation judicieuse de l’ensemble des outils
numériques et plus largement de l’innovation à tous les niveaux de
l’entreprise, apparaissent décisifs. Encore faut-il que les dirigeants
en soient convaincus tant au plan de l’utilisation
personnelle que pour l’intégration de ces outils dans la stratégie
de la société dont ils ont la charge. C’est précisément ce que deux
études ont voulu mesurer (Syntec Numérique et
Capgemini).
Celle
de Syntec Numérique, réalisée en partenariat avec le cabinet IDC et Top
Management, se présente sous la forme d’un baromètre – dont c’est la
première édition - et porte sur la maturité numérique des dirigeants
français. Premier constat : ces dirigeants sont très
largement équipés d’outils numériques. Le taux d’équipement
s’établit, en moyenne, à 3,7 terminaux par dirigeant. La mise sur le
marché ces dernières années d’outils nomades toujours plus petits
et ergonomiques explique en grande partie ce constat. C’est ainsi
que 63% des dirigeants interrogés sont équipés de tablettes et disposent
quasiment tous d'un smartphone (91%) et d'un PC
portable (94%). Toutefois, si les chefs d’entreprise français sont
très largement « connectés », ils ne sont pas tous, loin s’en faut, des «
happy few addict » du numérique, avec des effets au
niveau de la stratégie de l’entreprise. En effet, ces écarts de
maturité entre les dirigeants se traduit dans leur appréciation de la
qualité de la contribution du numérique à l'entreprise ainsi
que dans leur connaissance des sujets phares de la DSI (cloud, big
data, décisionnel) qui ont des implications dans les projets
stratégiques qu’elles conduisent.
Selon
les données relevées par le baromètre, près de deux dirigeants sur cinq
(39%) se disent très à l'aise avec les outils numériques, tandis que
les autres (61%) ont une relation plus éloignée avec le numérique. Pour
les premiers, l’usage des réseaux sociaux et
l’utilisation d’outils décisionnels dans la conduite de l’entreprise
est chose courante. Ils sont également davantage sensibilisés sur des
sujets tels que cloud computing, décisionnel ou big
data. Néanmoins, pratiquement tous les dirigeants (93%) se
retrouvent sur l’opportunité que représente le numérique en temps de
crise : ils estiment, pour 82% d'entre eux, que cela devient un
vecteur potentiel de compétitivité et d'innovation.
Mais, selon le baromètre, cette conscience ne se traduit pas toujours en
action : « les dirigeants […] voient encore mal comment ils peuvent concrètement mettre en œuvre ce levier dans leur entreprise ».
Serait-ce
un problème de gouvernance ? Si les relations entre les directions
générales et les directions des systèmes d’information sont plus
étroites grâce à une meilleure compréhension des enjeux et une
intégration des DSI dans les comités exécutifs, il y a encore un
chaînon manquant. Hugues Meili, PDG de Niji, partenaire du baromètre IDC
/ Syntec Numérique / Top Management insiste sur la
nécessité de faire évoluer les organisations : « On
voit bien que le rôle du DSI doit évoluer dans l’organisation des
grandes et moyennes entreprises,
comme dans les ETI ; il n’est pas encore réellement en charge du
numérique de façon transversale ; il y a un chaînon manquant dans
l’organisation, c’est celui du «Chief Digital Officer »,
du directeur numérique, à la rencontre des enjeux business et des
possibilités offertes par le numérique : c’est ce nouveau rôle que je
propose de définir plus clairement pour améliorer le
baromètre l’an prochain. »
Le
périmètre de l’étude menée par le Groupe Capgemini est certes différent
mais les conclusions sont assez similaires. Capgemini Consulting,
la branche conseil du groupe de services informatiques, en collaboration
avec le MIT Center for Digital Business, a
interrogé 157 dirigeants d’entreprises internationales (plus d’un
milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel) à travers 15 pays, sur
la transformation numérique de ces organisations
en vue d’améliorer leurs performances ou d’atteindre leurs
objectifs. Le constat est sans appel : seules un tiers d'entre elles a
mis en place un programme de transformation numérique
efficace.
« Malgré l'enthousiasme que suscitent les technologies innovantes comme les réseaux sociaux ou le mobile, la plupart des entreprises ont encore une longue route à faire pour accomplir leur transformation numérique. Qu’elles utilisent des technologies nouvelles ou traditionnelles, la clé du succès de la transformation numérique réside avant tout dans le changement du mode opérationnel de l'entreprise. Le défi est d’ordre managérial et humain avant d’être technologique », affirme Andrew McAfee, professeur au MIT et co-auteur de l’étude.
« Malgré l'enthousiasme que suscitent les technologies innovantes comme les réseaux sociaux ou le mobile, la plupart des entreprises ont encore une longue route à faire pour accomplir leur transformation numérique. Qu’elles utilisent des technologies nouvelles ou traditionnelles, la clé du succès de la transformation numérique réside avant tout dans le changement du mode opérationnel de l'entreprise. Le défi est d’ordre managérial et humain avant d’être technologique », affirme Andrew McAfee, professeur au MIT et co-auteur de l’étude.
De
fait, les principales barrières internes à la mise en œuvre de tels
programmes sont : le manque de compétences (77 %), la culture de
l’entreprise (55 %) puis des systèmes d’information inadaptés (50 %). Le
risque pour les retardataires est de se faire
sérieusement distancer par les concurrents qui seront allés de
l’avant en matière de transformation numérique, préviennent les auteurs
de l’étude.
L'étude évalue la maturité des organisations en termes de transformation numérique selon deux dimensions caractérisées par le « quoi » et le « comment ». Le « quoi » porte sur les éléments spécifiques de la transformation numérique développés dans l’entreprise dans les domaines de l'expérience client, des processus opérationnels et des capacités des collaborateurs. Le « comment » est relatif à la manière dont les entreprises conduisent leur transformation numérique en termes de gouvernance de projet, d’adhésion des collaborateurs et de mesure des résultats. « Ces deux dimensions sont au cœur de l'alchimie de la transformation numérique. Les entreprises qui les maîtrisent parviennent à en tirer une valeur substantielle pour leurs opérations », souligne George Westerman, directeur de recherche au MIT et co-auteur du rapport.
L'étude évalue la maturité des organisations en termes de transformation numérique selon deux dimensions caractérisées par le « quoi » et le « comment ». Le « quoi » porte sur les éléments spécifiques de la transformation numérique développés dans l’entreprise dans les domaines de l'expérience client, des processus opérationnels et des capacités des collaborateurs. Le « comment » est relatif à la manière dont les entreprises conduisent leur transformation numérique en termes de gouvernance de projet, d’adhésion des collaborateurs et de mesure des résultats. « Ces deux dimensions sont au cœur de l'alchimie de la transformation numérique. Les entreprises qui les maîtrisent parviennent à en tirer une valeur substantielle pour leurs opérations », souligne George Westerman, directeur de recherche au MIT et co-auteur du rapport.
Sources
: Baromètre IDC / Syntec Numérique
/ Top Management de la maturité numérique des dirigeants français. Le
baromètre s’appuie sur les résultats d’une
enquête menée au cours du premier trimestre 2012 sur un échantillon
de plus de 130 dirigeants qui ont répondu au questionnaire. Cette
enquête a été complétée par une série de vingt-six entretiens
en face à face menés par les analystes d’IDC France.
Capgemini Consulting,
"Digital Transformation : A Roadmap
for Billion-Dollar Organizations". L'étude
porte sur 157 dirigeants et responsables d'entreprises internationales
issus de 50
entreprises de divers secteurs tels que industrie, pharmacie,
distribution, energie et utilities, télécommunications, media et
divertissemnt ou encore secteur public. L'étude a été menée dans 15
pays d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie-Pacifique. Environ la
moitié des personnes interrogées sont des directeurs généraux et
directeurs opérationnels tandis que l'autre moitié sont
des directeurs et responsables informatiques.
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