par Olivier Chicheportiche, ZDNet France. Publié le 8 jui 2011
Tags: Biométrie, NFC, Cartes,
Carte d'identité biométrique : l'existence d'un fichier national fait débatLégislation - Le nouveau document pourrait être disponible dès l'année prochaine. Il vise à limiter le phénomène d'usurpation d'identité mais le fichier de données biométrique associé et exploitable par certaines administrations créent la polémique.
Après les sénateurs, les députés (enfin les 11 présents...) viennent d'adopter le principe d'une carte d'identité biométrique.Le nouveau document, doté de puces électroniques contenant des données personnelles devrait être mis en circulation dès l'année prochaine, une fois que la CNIL, la Commission nationale Informatique et liberté aura rendu son avis.
L'objectif premier de cette évolution est évidemment sécuritaire. Car la carte nationale d'identité actuelle est trop peu sécurisée aux yeux du législateur. "Le fil rouge, c'est de rendre la carte beaucoup plus sécurisée qu'elle ne l'est aujourd'hui", souligne François Pillet, sénateur du Cher et rapporteur du texte.
Et de rappeler que 13 900 faits de fraude sur des documents et d'usurpation d'identité ont été enregistrés en France en 2009. En intégrant une puce dans ce document, cette tendance lourde devrait être stoppée.
Le document contiendra deux puces. La première comportera différents éléments, dont certains seront biométriques, permettant d'identifier le détenteur : nom de famille, prénom, sexe, date et lieu de naissance, domicile, taille et couleur des yeux, empreintes digitales. Elle ne pourra être lue qu'à un centimètre de distance, par un lecteur spécifique. Les données seront cryptées. Elle servirait à contrôler l'identité de son porteur.
Fichier centralisé
La seconde, optionnelle permettra à son détenteur de "s'identifier sur les réseaux de communications électroniques et de mettre en oeuvre sa signature électronique". Ce composant sera NFC et pourra être associé à des boîtiers dans les administrations par exemple pour faciliter l'identification et la délivrance de documents.
Mais elle pourra également servir pour des achats en ligne ou chez des commerçants. Reste que le cadre de cette puce n'est pas encore très précis.
"Tout cela manque de précision et n'a rien à faire dans une carte d'identité ! Il existe aujourd'hui suffisamment de solutions de paiement sécurisé, comme l'envoi d'un SMS de confirmation pour les achats électroniques, pour ne pas avoir besoin de faire appel à la carte d'identité. On nous promet que le commerçant n'aura pas accès aux données biométriques et aux empreintes digitales, mais on sait bien ce que valent les promesses en matière de technologie informatique !", tonne le député SRC Serge Blisko.
Le texte adopté par les parlementaires prévoit également la création d'un fichier national associé afin de faciliter la conservation et le recueil des données. Un fichier censé permettre la vérification d'une identité par rapport à une donnée biométrique qui provoque une certaine polémique.
"Les auteurs de cette proposition de loi estiment, pour résumer, que pour détecter un fraudeur, il faut ficher tout le monde. Dans ce cas, allez jusqu'au bout du raisonnement et inscrivez l'ensemble de la population française dans le fichier des empreintes génétiques, de manière à pouvoir comparer les indices trouvés sur la scène d'un crime avec les données personnelles ! Le véritable objectif de ce texte, c'est le fichage biométrique de la totalité de la population à des fins de lutte contre la délinquance", lance la députée Delphine Batho.
L'existence d'un tel fichier pour le passeport biométrique pose d'ailleurs aussi problème. Il fait l'objet d'un recours toujours en cours devant le Conseil d'Etat. La CNIL aura donc certainement son mot à dire...
http://www.zdnet.fr/actualites/carte-d-identite-biometrique-l-existence-d-un-fichier-national-fait-debat-39762352.htm#xtor=EPR-100
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