mardi 12 juillet 2011

La lente transformation de l'Administration française

lundi 11 juillet 2011
Pierre Audoin Consultants a voulu savoir comment les administrations européennes comptaient faire pour se moderniser et parvenir au juste équilibre entre réduction des coûts et amélioration de la qualité de service. "Si la réduction des coûts est le premier moteur du changement des administrations européennes, le gain financier n’est pas une fin en soi" fait remarquer Didier Menusier, Directeur Général Secteur Public chez Logica qui publie les résultats de l'étude. "Le personnel de l’Etat est mobilisé pour qu’elle s’accompagne d’une amélioration du service au citoyen. Sur ce dernier point, les approches des pays européens diffèrent et méritent d’être comparées". En Europe, la majorité des agents considèrent qu’internet sera le premier canal d’interaction avec les citoyens d’ici 5 ans. Sauf en France où seulement 17% des agents sont de cet avis. Les autres continuent de penser que le courrier et le face-à-face resteront les moyens privilégiés pour interagir avec les administrés. "Globalement, les initiatives de la Direction Générale de la Modernisation de l’Etat (DGME) vont bien dans le sens d’un accès simplifié aux services administratifs, par le biais des nouvelles technologies" précise Olivier Rafal, directeur de rechercheschez PAC. "Mais même la DGME rejoint l’avis des agents en contact avec le public pour ce qui est de préserver le lien social avec les administrés n’ayant pas la possibilité ou le désir d’effectuer leurs démarches en ligne". A la question : les gouvernements doivent-ils mettre plus facilement à disposition les données publiques ?, les réponses françaises sont les moins engagés (27% répondent positivement contre 46% des répondants au niveau européen). "L’Open data soulève des questions auxquelles il faut répondre pourpouvoir concrétiser le projet : quelles données ? Quel usage ? Quelle sécurité des données ? La prudence française révélée par l’étude ne doit pas masquer les initiatives engagées en France, notamment le futur portail internet data.gouv.fr qui permettra à tous de réutiliser les données publiques afin de proposer des services" ajoute Didier Menusier.L’étude montre également que 44% des fonctionnaires européens pensent que leur gouvernement n’encourage pas suffisamment l’engagement citoyen. EnFrance, ils ne sont que 33% à être convaincus d’une action gouvernementale en ce sens. Plusieurs raisons à cela : le manque de connaissances des citoyens (à 60%), la rigidité du cadre réglementaire (à 53%) et la réticence des citoyens à s’impliquer davantage (à 43%). Plusieurs pistes d’amélioration sont toutefois évoquées : une meilleure flexibilité de l’administration, des feedbacks facilités entre l’administré et l’administration, et la valorisation des initiatives volontaires (par exemple au travers de remises de prix). "Les pays européens, y compris la France, auraient intérêt à partager leurs expériences sur l’engagement citoyen, par exemple la mise en place par la ville de Münster en Allemagne, d’une plateforme d’échanges sur la gestion communale du budget" continue Didier Menusier.Interrogés sur le futur des services publics et le recours aux partenariats privés, les réponses des agents de l’administration en Europe sont plutôt positives : 86% estimant que leur expérience de recours au secteur privé était un succès. Sauf en France, où seuls 62% des répondants considèrent le recours à des partenaires privés comme un succès. "Le recours au secteur privé reste plus rare en France que dans lesautres pays d’Europe que nous avons interrogés" explique Olivier Rafal. "Globalement, les acteurs du service public comprennent bien les atouts que le secteurprivé peut apporter, mais on note une certaine défiance face aux conditions de mise en œuvre : certains craignent que cela revienneplus cher au final, d’autres que la qualité du service public s’en ressente. Les collectivités locales recourent toutefois plusfacilement au secteur privé et leur expérience en la matière est plutôt positive".Au final, cette étude nous rappelle que pour faire mieux avec moins, l’innovation et l’engagement des citoyens seront au cœur des démarches. Crédit photo : ville de Paris
Source: infoDSI.com

http://www.infodsi.com/articles/121290/lente-transformation-administration-francaise.html?key=

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