Le Centre d'analyse stratégique vient de publier un
rapport sur l'impact du développement des nouvelles technologies de
l'information et de la communication sur les conditions de travail. Le
bilan est particulièrement mitigé.
Au cours des quinze dernières
années, nous n'avons pu que constater les effets positifs des nouvelles
technologies sur l'environnement professionnel : facilité d'accès à
l'information, possibilité de travailler chez soi, délais raccourcis
grâce à l'instantanéité des échanges... Résultat : actuellement 98% des
entreprises, toutes tailles et secteurs confondus, seraient équipées
d'au moins un ordinateur et 97% d'une connexion internet. Il n'en
demeure pas moins qu'un certain nombre d'effets négatifs existent. C'est
ce sur quoi s'est penché le Centre d’Analyse Stratégique (CAS) en collaboration avec la Direction générale du travail, dans un rapport, présenté mercredi 29 février, sur des répercussions des TIC sur les conditions de travail.
Des impacts négatifs nombreux...
Première difficulté liée à l'usage des TIC : l'intensification du rythme et de la charge de travail. « On constate un réel changement des normes de productivité » explique Vincent Chriqui, directeur général du CAS. « La
surinformation, l'immédiateté, les frontières spatio-temporelles floues
liées notamment au télétravail... Tout cela a des répercussions
psycho-sociales sur les salariés et accroît considérablement la pression »
ajoute-t-il. Qui dit pression, dit risque sur la santé : fatigues
visuelles, troubles musculo-squelettiques... Autre constat, les TIC
renforceraient le contrôle de l'activité – ne serait que l’accès aux
réseaux sociaux, internes ou externes -, réduisant ainsi l'autonomie des
salariés. Enfin, on constate un accroissement des inégalités, en
particulier entre les âges. En effet, 30% des individus affirment se
sentir marginalisés du fait du manque de formation et de la diminution
des échanges en face à face avec leurs collègues.
…et quelques axes de réflexion.
Ces déficiences sont mêmes responsables de l'échec de
nombreux projets. D'après Vincent Chriqui, un projet informatique
complexe sur trois n'aboutit pas. « Bien sûr, les répercussions sont très variables d'une entreprise à l'autre, tout dépend de la culture d'entreprise »
tempère-t-il. C'est pour cette raison que le CAS, plutôt que de donner
des solutions concrètes, propose aux entreprises des grands axes de
réflexion. Parmi ses recommandations, on trouve l'intégration
systématique des utilisateurs de TIC, les DRH et les représentants du
personnel dans toutes les étapes de la mise en œuvre de projets, le
renforcement de la formation des salariés en fonction des évolutions de
leur système d'information ou encore, faire en sorte que les États
prennent en compte les usages des TIC dans leurs politiques publiques
destinées à l'évolution de l'économie numérique.
En savoir plus
http://www.atelier.net/trends/articles/limpact-ambigu-tic-conditions-de-travail
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