Par Caroline Beyer Mis à jour | publié
Dans la plupart des cas, le télétravail n'excède pas une semaine par mois. Crédits photo : Tetra
Les salariés plébiscitent ce mode d'activité, mais estiment ne pas y avoir encore suffisamment accès.
«C'est grâce au télétravail
que j'ai été promue», raconte Isabelle Bouet, directrice marketing au
sein de Jabra, l'un des leaders mondiaux de solutions de microcasques
pour entreprises et centres d'appels. Recrutée il y a cinq ans pour
chapeauter la zone Europe du Sud, elle était basée à Trappes. Jusqu'à ce
que son mari soit muté à Montauban. «J'étais prête à démissionner,
lorsque mon directeur m'a dit: nous avons toutes les solutions
technologiques pour que tu puisses travailler de là-bas.» Depuis, elle a
pris goût à ce mode de travail, qui favorise la concentration, loin des
open space bruyants. «J'ai gagné en productivité, explique-t-elle. J'ai
notamment planché sur un plan de développement en Amérique latine, qui
m'a valu une promotion.»
Le sondage confirme aussi une donnée bien connue: le télétravail peine à décoller en France, limité par des freins d'ordre culturel. Largement fondé sur le temps de travail et le présentiel, le modèle français laisse peu de place à ce type d'organisation qui implique de passer à une logique de performance, à l'anglo-saxonne. À cela s'ajoute l'inquiétude des managers de perdre leur autorité. Pas étonnant dès lors que 56,2% des salariés déclarent ne pas avoir la possibilité de télétravailler. «Pour que le télétravail progresse, il est nécessaire de le définir juridiquement», observe Sophie Vandriessche, directrice commerciale Europe du Sud de Citrix Online. L'arrivée du télétravail dans le Code du travail devrait favoriser les évolutions.
«Pour autant, l'enquête révèle aussi l'intérêt croissant des entreprises françaises pour cette forme de travail», ajoute-t-elle. Parmi les salariés qui télétravaillent, 55,1% déclarent en avoir la possibilité depuis plus de deux ans. Dans leur grande majorité (63,7%), ce télétravail n'excède pas une semaine par mois. On est donc bien loin du tout télétravail.
Précurseur, le groupe Renault a signé un accord en 2007, complété en 2010. À ce jour, 920 collaborateurs sont concernés, dont 83% sur un ou deux jours par semaine. La parité est de mise avec 52% de télétravailleuses. L'Oréal, qui a élaboré son accord en 2008, est parti du principe que tout salarié est éligible. Ses 200 télétravailleurs comptent notamment un directeur d'usine.
Avant de sauter le pas, nombreuses sont les entreprises à se lancer dans des expériences pilotes. Chez Ferrero, cette expérience, qui a débuté en avril 2011, s'étend sur un an. À l'arrivée, elle concerne 14 personnes (sur 1200), pour moitié cadres et non cadres, aussi bien au siège social que sur un site industriel et deux entrepôts. Un télétravail égalitaire.
(*) Sondage réalisé en février par Maximiles auprès de 1.169 salariés d'entreprises françaises.
http://www.lefigaro.fr/emploi/2012/02/17/09005-20120217ARTFIG00671-teletravail-les-entreprises-se-convertissent-lentement.php
Un intérêt croissant
Le gain de productivité, c'est bien, selon les salariés, le principal atout de ce mode de travail. C'est ce que révèle un sondage réalisé en février pour Citrix Online, fournisseur de «solutions en ligne permettant de travailler en tout lieu»(*): 87% des collaborateurs interrogés estiment que le télétravail permet d'être «autant, voire plus productif». Pour 72%, la possibilité de télétravailler serait un argument dans la recherche d'un nouvel emploi.Le sondage confirme aussi une donnée bien connue: le télétravail peine à décoller en France, limité par des freins d'ordre culturel. Largement fondé sur le temps de travail et le présentiel, le modèle français laisse peu de place à ce type d'organisation qui implique de passer à une logique de performance, à l'anglo-saxonne. À cela s'ajoute l'inquiétude des managers de perdre leur autorité. Pas étonnant dès lors que 56,2% des salariés déclarent ne pas avoir la possibilité de télétravailler. «Pour que le télétravail progresse, il est nécessaire de le définir juridiquement», observe Sophie Vandriessche, directrice commerciale Europe du Sud de Citrix Online. L'arrivée du télétravail dans le Code du travail devrait favoriser les évolutions.
«Pour autant, l'enquête révèle aussi l'intérêt croissant des entreprises françaises pour cette forme de travail», ajoute-t-elle. Parmi les salariés qui télétravaillent, 55,1% déclarent en avoir la possibilité depuis plus de deux ans. Dans leur grande majorité (63,7%), ce télétravail n'excède pas une semaine par mois. On est donc bien loin du tout télétravail.
Expériences pilotes
«Pour garder le lien avec les salariés, les entreprises privilégient le télétravail pendulaire, à raison d'un à deux jours par semaine», constate Véronique Perozzo, qui pilote la commission télétravail de l'Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE). Pour l'observatoire, qui milite pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le télétravail est clairement un levier d'amélioration. Il éditera d'ailleurs en mars un guide.Précurseur, le groupe Renault a signé un accord en 2007, complété en 2010. À ce jour, 920 collaborateurs sont concernés, dont 83% sur un ou deux jours par semaine. La parité est de mise avec 52% de télétravailleuses. L'Oréal, qui a élaboré son accord en 2008, est parti du principe que tout salarié est éligible. Ses 200 télétravailleurs comptent notamment un directeur d'usine.
Avant de sauter le pas, nombreuses sont les entreprises à se lancer dans des expériences pilotes. Chez Ferrero, cette expérience, qui a débuté en avril 2011, s'étend sur un an. À l'arrivée, elle concerne 14 personnes (sur 1200), pour moitié cadres et non cadres, aussi bien au siège social que sur un site industriel et deux entrepôts. Un télétravail égalitaire.
(*) Sondage réalisé en février par Maximiles auprès de 1.169 salariés d'entreprises françaises.
http://www.lefigaro.fr/emploi/2012/02/17/09005-20120217ARTFIG00671-teletravail-les-entreprises-se-convertissent-lentement.php
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